La sauvegarde des ressources, dont nous avions fait l’une de nos priorités, s’est concrétisée par l’adoption de plusieurs clauses essentielles pour l’avenir.
Ainsi, le service national universel d’un mois, qui entraînera un coût évalué entre 1 milliard et 3 milliards d’euros par an, n’obérera pas les moyens financiers des armées fixés par la LPM. De plus, les éventuelles hausses des cours du pétrole seront prises en compte et compensées. Enfin, en ce qui concerne les OPEX, le ministère des armées verra sa contribution à leur surcoût résiduel limitée à sa part dans le budget général afin de ne pas grever la LPM.
Parce que nous devions mieux considérer nos militaires pour l’engagement et le dévouement dont ils font preuve, nous avons également, au Sénat, adopté différentes mesures en ce sens. Elles faciliteront la vie de ceux qui protègent la nôtre. Par exemple, à partir de 2022, les femmes militaires enceintes se verront dotées d’un uniforme adapté. Grâce à un amendement de notre collègue Gérard Poadja, la protection contre les traumatismes sonores sera automatique. Les modes de garde d’enfants proposés seront plus diversifiés. Sur l’axe « à hauteur d’homme », le Sénat a adopté des dispositions bienvenues en matière de logement, en établissant un lien entre la décote Duflot et le nombre de logements sociaux attribués aux militaires.
Ce sont autant d’exemples de mesures que le Sénat a adoptées, qui ont prospéré au terme de la CMP et dont nous pouvons être fiers, parce qu’elles participent effectivement à l’amélioration des conditions d’exercice des militaires.
Je salue également notre collègue Olivier Cigolotti, dont l’amendement adopté en séance publique et maintenu dans le texte final permettra aux réservistes d’avoir un rôle accru, tout en évitant l’écueil d’une spécialisation excessive, qui impliquerait une trop grande rigidité.
En définitive, l’esprit de cette loi de programmation militaire est ambitieux, mais sa réalisation pourrait s’avérer fragile. Si elle a le mérite d’apporter de la reconnaissance à nos armées, nous demeurerons vigilants, afin que cela ne soit pas que communication et effet d’annonce.
Le Sénat a obtenu du Gouvernement un point de contrôle en 2021 sur la question de la trajectoire des équipements, équipement par équipement, de même que pour la trajectoire des crédits d’études amont. Nous serons donc au rendez-vous en 2021. Le contrôle parlementaire sera, en l’espèce, d’autant plus précieux que les deux tiers des investissements seront réalisés sur le dernier tiers de la programmation. Nous y veillerons, afin que les promesses faites aux militaires ne soient pas vaines.