La question des mobilités est une question très large et transversale, mais elle est aussi essentielle à la vie quotidienne de nos concitoyens.
La société des ingénieurs et scientifiques de France définit la mobilité comme « les aptitudes et les possibilités des personnes d'accéder à leurs activités quotidiennes ou occasionnelles en utilisant différents modes de déplacement, voire l'absence de déplacement lorsque l'activité est accessible au lieu où elles se trouvent ». Réfléchir aux mobilités, c'est donc aussi réfléchir aux alternatives au déplacement physique.
Le numérique bouleverse beaucoup nos vies, et plus particulièrement les mobilités, avec en particulier une information que l'on produit et que l'on reçoit en temps réel. Je m'occupe des transports dans l'agglomération lyonnaise depuis 1995 et je le constate : il y a plus de 20 ans, on regardait les fiches horaires des bus ; désormais, on veut savoir à l'arrêt de bus le délai d'attente et l'horaire de passage du prochain véhicule. L'information en temps réel vaut pour les personnes mais aussi pour les marchandises. Les services supplémentaires offerts par le numériques permettent une « mobilité augmentée », et pas seulement pour les jeunes qui sont plus habiles avec les smartphones, mais pour toute la population. Toute la journée, nous regardons des informations pour organiser nos déplacements : y-a-t-il des trains ou pas, et quand ?
C'est en milieu urbain que se déploient de manière privilégiée les nouvelles mobilités permises par le numérique : il existe de nombreux sites Internet qui informent sur l'état de la circulation ou le stationnement. Le numérique permet aussi l'intermodalité et d'aller vers la mobilité comme service (MaaS), en dépassant la question du mode de transport utilisé. Le numérique nous fait redécouvrir la possibilité d'aller vers un lieu à pied, en vélo, en utilisant des transports collectifs mais aussi en recourant aux nouvelles pratiques : covoiturage, autopartage, vélo partagé, trottinettes, monoroues et autres engins hybrides dont on ne connaît pas trop le statut juridique.
Les nouvelles mobilités sont en pleine ébullition avec de nouveaux modèles économiques portés par exemple par des start-up et des entreprises comme Uber, Blablacar, Waze. On voit aussi que les géants de l'Internet comme Amazon et Google cherchent à prendre la main. Mais les entreprises traditionnelles comme les constructeurs automobiles souhaitent rester acteurs dans les anciennes comme dans les nouvelles mobilités, par exemple en testant les véhicules autonomes. Les entreprises de transport comme Keolis ou la SNCF portent aussi les innovations. Enfin, les collectivités territoriales, qui se doivent d'aménager le territoire, se saisissent, dans ce but notamment, des nouvelles offres.