Intervention de Stéphane Travert

Réunion du 2 juillet 2018 à 14h30
Relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire — Article 14 septies

Stéphane Travert :

Je souhaite répondre au sénateur Cuypers et dire à M. Savary que je suis désolé de ne pas avoir pu être présent pour le discours de clôture des états généraux de Planet A, vendredi matin. J’étais ici, au Sénat, comme il était normal, mais je me suis exprimé par vidéo interposée ! Comme je l’ai indiqué à cette occasion, il n’y a effectivement pas de planète B.

Je sais les travaux menés dans la Marne, département de grandes cultures, sur l’ancienne base aérienne 112. La filière betteravière cherche des solutions à travers les rotations de cultures et différentes expérimentations agronomiques.

Les néonicotinoïdes seront interdits à compter du 1er septembre 2018, des dérogations étant possibles jusqu’en 2020. Il ne s’agit pas de laisser les gens sans solution. L’interdiction a été posée dans la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ; telle est la base légale. En outre, la Commission européenne a prononcé l’interdiction de trois néonicotinoïdes, dont le thiaméthoxane, le 27 avril dernier.

Il faut continuer à rechercher des alternatives pour la filière betteravière. Celles qui ont d’ores et déjà été mises au jour méritent d’être davantage explorées. Tous les usages ont été étudiés par l’ANSES, y compris pour la betterave. Une alternative a été identifiée – combinaison de lambda, cyhalothrine et pirimicarbe – pour lutter contre le puceron vecteur de la jaunisse. Une autre est à l’étude : le flonicamid, qui devrait permettre de traiter les problèmes sans difficulté.

Aucune dérogation à ce stade n’est possible pour un néonicotinoïde interdit depuis le 27 avril dans toute l’Europe ; tel est l’état du droit. On m’a opposé que la Belgique avait bénéficié d’une dérogation : ce pays a en fait utilisé l’article 53 pour contourner l’interdiction européenne, ce qui n’est pas normal. La Commission européenne a d’ailleurs pointé des abus et a demandé à l’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, d’évaluer ces dérogations au titre de l’article 53.

L’Union européenne a interdit le thiaméthoxame, sauf pour un usage sous serre, ce qui ne présente pas d’intérêt pour une plante de plein champ comme la betterave. Aujourd’hui, nous devons avancer sur ces sujets. L’ANSES y travaille. Nous avons déjà des pistes, il faut les approfondir.

Nous devons travailler à améliorer la situation pour les pollinisateurs, monsieur Labbé, sans oublier pour autant les difficultés que cela peut engendrer dans certaines filières, notamment celle de la betterave, qui nous importe beaucoup. Nous aurons l’occasion d’en rediscuter ensemble.

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