Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, le Gouvernement tient à s'associer à l'hommage que le Sénat rend aujourd'hui à Daniel Goulet.
Avec la disparition de Daniel Goulet, le Sénat a perdu un membre d'une grande qualité et d'une grande humanité. Nous savons tous combien le choix de la carrière politique est d'abord un don de soi au service des autres. Homme de passion et d'engagement, Daniel Goulet aura incarné par excellence cette dévotion pour son prochain.
Dans ce pays ornais qu'il affectionna tant, Daniel Goulet devint, après avoir servi sous les drapeaux et avoir reçu la Croix de guerre, enseignant puis directeur d'une école libre. Son attachement à l'enseignement privé ne faiblit jamais ; ainsi fut-il, à partir de 1992, vice-président du Syndicat autonome de l'enseignement privé.
Très vite, la passion de Daniel Goulet pour les rapports humains le fit entrer en politique. Parallèlement à ses activités dans l'enseignement, il participa à la vie publique du Mêle-sur-Sarthe, dont il fut élu maire dès 1971. Deux ans plus tard, il devint député de l'Orne, puis conseiller régional de Basse-Normandie, avant d'entrer à la Haute Assemblée en 1992, où il fut réélu en 2001. Gaulliste de la première heure, Daniel Goulet plaça toujours ses mandats sous le signe d'une fidélité indéfectible au général de Gaulle et à la vision de la France qu'il a incarnée.
La vie et la carrière de Daniel Goulet resteront à jamais liées à l'Orne. Pendant quelque quarante ans de vie publique, il sillonnera quotidiennement ce territoire qu'il connaissait mieux que personne et dont il aimait les habitants. Ces derniers, reconnaissant la simplicité et la proximité de leur élu, sachant aussi combien il avait une connaissance intime et authentique de ses administrés, lui porteront en retour une affection dont ses nombreux succès électoraux témoignent. Il est impressionnant et significatif de remarquer qu'en tant d'années d'une vie politique si riche Daniel Goulet n'aura perdu qu'une seule compétition électorale.
Je ne saurais détailler ici tous les engagements et réalisations d'une personnalité si active. Comment ne pas mentionner, toutefois, l'engagement de tous les instants en faveur de la francophonie et l'exceptionnelle participation du sénateur Goulet à l'activité internationale du Parlement ? Passionné par les affaires du monde arabe, il présida avec enthousiasme le groupe d'informations et de contacts France-Palestine et le groupe France-Pays du Golfe. C'est d'ailleurs sa participation au Salon international de l'armement militaire qui expliquait sa présence à Abou Dhabi, le jour fatal de son accident. Son intérêt pour la chose militaire, loin de traduire un quelconque bellicisme, était le corollaire de son engagement inlassable au service de la paix : il participa ainsi avec énergie à la Commission nationale pour l'élimination des mines antipersonnel.
Toute sa vie, quelles que soient les difficultés, Daniel Goulet fut un homme d'action, ouvert aux autres, se dépensant sans compter pour ceux qu'il aimait. On peut sans doute juger un pays à l'aune des serviteurs qu'il sait se donner. La France, si l'on en juge par la vie de Daniel Goulet, a encore de beaux jours devant elle.
À sa famille, à Nathalie son épouse, à ses deux filles Danièle et Florence, à ses proches, à ses collègues de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, à ses collègues du groupe UMP et à tous ses amis du Sénat, j'exprime, au nom du Gouvernement, nos condoléances très sincères.