Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'ai écouté avec intérêt tous les orateurs qui se sont exprimés jusqu'à présent dans ce débat, et je considère que l'on a surtout évoqué les causes internes du déséquilibre qui affecte les comptes publics de notre pays depuis plus de vingt ans.
À cet égard, je me rappelle que, en 1986, le nouveau Premier ministre avait déclaré devant l'Assemblée nationale que sa priorité serait de rétablir l'équilibre du budget de la France. Nous sommes maintenant en 2007, et nous ne sommes pas, sur ce plan, mieux lotis qu'à l'époque...
Au regard de la qualité des hommes qui gèrent ce pays, quelle que soit leur tendance politique, au regard de la pertinence et de la précision des analyses présentées encore aujourd'hui, comment se fait-il que l'on ne soit pas parvenu, après toutes ces années, à atteindre cet objectif ?
Pour ma part, j'estime - et c'est une conviction profonde - que cela tient à ce que les causes de ce déséquilibre budgétaire ne sont pas seulement internes. Celui-ci est aussi lié au fait que, sur la base d'un mauvais diagnostic, nous avons ouvert nos frontières, fait tomber nos barrières tarifaires et non tarifaires et placé l'Europe occidentale en concurrence frontale avec les mondes asiatique et américain.
La mondialisation a, bien sûr, des effets éminemment positifs. Des populations entières, auparavant affamées et condamnées à l'inactivité, peuvent désormais manger à leur faim et produire.
Mais les règles fixées par l'OMC sont-elles respectées de la même façon par tous les compétiteurs ? Avec cette question, le débat d'orientation budgétaire prend tout son sens. Et c'est là que le bât blesse !
Notre bonne volonté est assise sur un mauvais diagnostic : les pays occidentaux ont cru qu'ils produiraient des biens de consommation à haute valeur ajoutée puisqu'ils détenaient les savoirs et une avance technologique, les pays asiatiques se spécialisant alors sur le textile et autres produits à basse valeur ajoutée. Or, en réalité, aujourd'hui, ces derniers produisent non seulement des biens à basse valeur ajoutée, mais aussi des biens à haute valeur ajoutée, ...