... y compris des marchandises intégrant de la haute technologie. Demain, ils maîtriseront même les nanotechnologies.
Il est bien évident que, si l'on ne produit plus de chaussures à Romans, les ouvriers de Romans ne peuvent plus cotiser. Leur productivité et leur technicité ne sont pas en cause, non plus que la créativité des designers. L'explication, il faut plutôt la chercher du côté des niveaux de rémunération, bien différents de ce qu'ils sont dans d'autres pays, et aussi dans le fait que tous les pays ne soumettent pas aux mêmes règles sociales, environnementales et monétaires.
Les pays qui ne respectent pas comme nous les règles de l'OMC prennent forcément de l'avance. C'est la raison pour laquelle des pans entiers de notre économie s'écroulent sous nos yeux.
Par exemple, Alstom ne vend pas une seule locomotive française aux Etats-Unis. Pourquoi ? Tout simplement parce que les Américains, pourtant partisans du libre-échange, arguent du fait que des trains peuvent avoir à transporter du matériel d'armement et que, dès lors, ils ne sauraient s'en remettre à une entreprise étrangère pour fabriquer des locomotives ou des wagons. Voilà bien une manière de fausser la concurrence, et particulièrement déloyale !
Monsieur le ministre, je suis donc venu à cette tribune pour vous faire partager mon intime conviction. Je crois en effet que le Parlement se grandit lorsqu'il permet à quelqu'un qui n'est pas un expert dans un domaine - et, je le confesse humblement, je ne suis pas un économiste -, mais qui a une légitimité, de parler en tant que simple observateur de la vie de tous les jours. Cette intime conviction, la voici : si nous ne créons pas un observatoire de la mondialisation, nous ne pourrons pas suivre la façon dont les compétiteurs se comportent au regard des règles qu'ils se sont fixées.