L’amalgame entre les néonicotinoïdes et leur interdiction, d’un côté, et l’extension de leur définition, de l’autre, me pose problème. Il faut être très clair, les néonicotinoïdes seront interdits d’utilisation à compter du mois de septembre, hormis quelques dérogations validées par l’ANSES. À la suite du débat qui a eu lieu à l’Assemblée nationale, on a peut-être fait des raccourcis en matière d’interprétation, en s’appuyant sur des modes d’action plus ou moins similaires. Je rappellerai que la quasi-totalité des insecticides existants sont des neurotoxiques pour les insectes.
Il y a une très grosse différence entre les néonicotinoïdes et les nouveaux produits : ceux-ci, qui ne constituent d’ailleurs qu’une alternative très partielle, ne présentent que peu ou pas de rémanence.
Au-delà de ces considérations d’ordre technique et scientifique, je voudrais surtout que l’on évite ce genre de raccourcis et que l’on ne politise pas une question qui n’a pas forcément lieu de l’être. Ces produits doivent être jugés à l’aune de critères objectifs et scientifiques, notamment par l’ANSES. Comme j’ai eu l’occasion de le faire à plusieurs reprises, j’appelle au renforcement du rôle et des moyens de cette agence, dont l’indépendance doit être garantie, à charge pour le Parlement de contrôler son fonctionnement.