Intervention de Éric Woerth

Réunion du 24 juillet 2007 à 16h00
Orientation budgétaire — Suite d'un débat sur une déclaration du gouvernement

Éric Woerth, ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique :

Mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais évidemment répondre à chacun d'entre vous.

Monsieur Thierry Foucaud, vous avez longuement attaqué le projet de loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat. Vous pourrez en débattre demain avec ma collègue Christine Lagarde, qui a du répondant ! La discussion sera donc intéressante.

Contrairement à ce que vous laissez supposer, les mesures visant à développer le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat ne sont pas inégalitaires : c'est la possibilité pour chacun de travailler plus et d'augmenter ainsi son pouvoir d'achat. Je l'ai déjà évoqué, la vraie inégalité, c'est le chômage ; la vraie pauvreté pour le pays, c'est l'absence d'incitation au travail. Nous faisons donc tout, dans l'ensemble des politiques menées par le Gouvernement, pour favoriser le travail et la création de richesses. C'est vraiment l'objectif de ce projet de loi très important.

Vous avez également critiqué l'idée du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. La politique du Gouvernement en termes de gestion des fonctionnaires ne saurait évidemment se réduire à ce seul et unique objectif chiffré que vous caricaturez.

Les effectifs de la fonction publique d'État doivent bien sûr diminuer. En échange, nous pensons que l'administration trouvera des mesures de productivité, d'efficacité, que le service public sera rendu autrement, que les fonctionnaires pourront être traités différemment, que leur pouvoir d'achat pourra augmenter plus vite, que les mesures financières et de responsabilité les concernant pourront plus facilement voir le jour. C'est d'ailleurs l'objet de plusieurs cycles de conférences, de discussions et de négociations que j'ai lancés, avec mon collègue André Santini, lors de la réunion du récent Conseil supérieur de la fonction publique de l'État.

Nous allons engager un cycle de discussions avec la fonction publique tel qu'il n'y en a pas eu depuis bien longtemps. Aucun accord salarial n'a en effet été signé dans la fonction publique depuis 1998 en France. Dans ces conditions, qui peut penser que les choses vont bien entre les fonctionnaires et les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique ? Nous sommes au bout d'un système, il faut maintenant en discuter entre adultes responsables, avec le sens de l'État qui caractérise à la fois les fonctionnaires et les membres du Gouvernement.

Je ne peux laisser sans réponse l'apologie de la gestion des finances publiques de 1997 à 2002 faite par M. Michel Sergent. Il est un peu facile d'attribuer la forte croissance de la dépense publique en 2002 à la précédente législature plutôt qu'au gouvernement de M. Jospin.

En 2002, nous héritions d'un déficit sous-estimé de près de 15 milliards d'euros, avec 10 milliards d'euros de surévaluation de recettes et 4, 5 milliards d'euros de crédits qui ont dû être ouverts dans un collectif pour financer ce que vous aviez sous-doté volontairement ! S'y ajoutent 16 milliards d'euros de reports. Et que dire de trois primes de Noël à payer la même année, ...

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