Intervention de Walter Grahammer

Commission des affaires européennes — Réunion du 5 juillet 2018 à 9h00
Institutions européennes — Audition de s. e. M. Walter Grahammer ambassadeur d'autriche en france

Walter Grahammer, ambassadeur d'Autriche en France :

Merci de me recevoir. C'est la troisième présidence de l'Autriche, après 1998 et 2006. C'est toujours un grand défi pour un pays de cette taille. Néanmoins, nous savons que la présidence est destinée non à faire passer ses propres idées mais à servir l'Union européenne, à faire avancer les dossiers et à réagir à tout évènement imprévu. Par exemple, en 2006, deux jours avant le début de notre présidence, l'approvisionnement de l'Europe occidentale en gaz russe avait été coupé en Ukraine.

Assumer la présidence, c'est aussi prêter une oreille attentive à tous les pays membres, et faire un travail réaliste de recherche de majorité. L'Autriche est au carrefour de l'Europe. Nous avons vu la crise de 1956 en Hongrie, celle de 1968 en Tchécoslovaquie et celle de 1994 en Yougoslavie. À l'occasion de chacun de ces évènements, des vagues de migration ont passé par l'Autriche. En 1956, beaucoup sont allés au Canada et aux États-Unis, mais en 1968 et en 1994, les migrants sont plutôt restés en Europe. Nous avons donc une certaine expérience en la matière, mais nous n'avons pas de solution parfaite ; nous essayons de créer des passerelles, de dialoguer avec les partenaires.

Nous sommes confrontés à de nombreux défis, au sein même de l'Union européenne et à l'extérieur. Nous essaierons d'apporter notre contribution au traitement de ces défis.

Les défis internes sont les négociations avec le Royaume-Uni sur le Brexit et l'adoption du cadre financier pluriannuel 2021-2027.

Sur le Brexit, nous entrons dans la phase finale des négociations, car le traité prévoit un délai précis de deux ans. C'est un sujet complexe, les modalités de sortie ne seront pas faciles à négocier. Il y aura en outre la question importante de la phase de transition. L'Union européenne a une grande expérience de l'élargissement, mais aucune expérience de sortie. Comment régler le montant qu'un pays sortant doit payer pour ce qu'il a reçu au cours des années antérieures et pour les engagements qu'il a pris ?

Nous devrons préserver l'unité des Vingt-sept, il ne faut pas se diviser sur cette question. En effet, nous devons créer des bases constructives pour nos futures relations avec le Royaume-Uni, car la géographie, elle, ne changera pas. C'est un pays voisin avec lequel on a beaucoup de relations commerciales. Néanmoins, il ne faut pas non plus donner envie à d'autres pays membres de suivre ce chemin. La sortie ne peut pas apparaître plus avantageuse.

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