Intervention de Max Brisson

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 4 juillet 2018 à 10h30
Audition de M. Jean-Michel Blanquer ministre de l'éducation nationale

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Je regrette que la distinction entre loi et règlement nous prive de l'opportunité de débattre de la réforme du baccalauréat dans l'hémicycle où nous serons amenés, en revanche, à nous prononcer sur l'utilisation du téléphone portable. Nous partageons beaucoup des objectifs que vous avez mis en exergue : la fin du bachotage, la fin du système sur lequel reposait le baccalauréat - assurément complexe et fragile -, la nécessité de mieux faire le lien entre l'enseignement secondaire et le supérieur ou encore l'élaboration de mécanismes permettant aux élèves de mieux choisir leur avenir. Pour autant, j'ai un certain nombre de questions qui pourront vous paraître critiques.

Sur la fin du bachotage, n'y a-t-il pas un risque, en choisissant d'organiser au même moment des épreuves communes dans le cadre d'un renforcement du contrôle continu, d'institutionnaliser au contraire davantage le temps de bachotage, dont on sait qu'il constitue pourtant un frein à la capacité d'innovation pédagogique ?

Sur la place des disciplines, j'avoue qu'il me paraît important que vous vous exprimiez clairement sur la place des mathématiques dans le tronc commun car les inquiétudes sont fortes.

Sur la réforme de la voie professionnelle, j'ai peur que le choix d'une seconde commune à chaque famille de métier ne puisse réduire le temps octroyé à la formation professionnalisante. Je regrette surtout que la rénovation de la voie professionnelle n'ait pas pris davantage à bras le corps la question de l'apprentissage. Vous êtes, si j'ose dire, sur un strapontin dans le projet de loi « Pénicaud », alors que vous auriez dû en être le coeur. Je m'inquiète par ailleurs de la recentralisation au niveau national opérée par ce projet de loi, qui ne me paraît pas cohérente au regard de la capacité qu'ont les régions en matière d'aménagement du territoire pour garantir l'équilibre entre lycées professionnels et CFA.

Enfin, quelle est la place de l'éducation nationale dans France compétences ? Pouvez-vous nous en dire plus sur la question des ressources des lycées professionnels sur lequel notre rapporteur vous a déjà fait part de nos inquiétudes ?

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