Intervention de Jean-Michel Blanquer

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 4 juillet 2018 à 10h30
Audition de M. Jean-Michel Blanquer ministre de l'éducation nationale

Jean-Michel Blanquer, ministre :

En réponse à M. Brisson et d'autres, sur le baccalauréat, nous sommes parvenus à un consensus autour des objectifs. Le risque de bachotage est réel, il a été identifié et un travail est fait pour l'éviter. Je préconise en la matière d'allier simplicité et souplesse. Je partage votre frustration sur le caractère réglementaire du baccalauréat. Pour autant, les enjeux de mise en oeuvre et les mesures concrètes peuvent être discutées.

En ce qui concerne la place des disciplines, comme vous le savez, les mathématiques sont particulièrement favorisées car positionnées à la fois dans le bloc commun, comme option complémentaire et comme option de spécialité. Cela devrait permettre à tous les profils d'adapter au mieux l'enseignement à leurs aspirations. Cela répond également en partie aux interrogations sur le numérique.

La réforme du bac professionnel est délicate, il ne faut pas que le nouveau cursus soit trop général car les élèves perdraient une partie de leur capacité à se spécialiser. L'apprentissage a, par ailleurs, vocation à habiter l'enseignement professionnel de manière accrue, ce qui suppose une collaboration renforcée entre le ministère de l'éducation nationale et le ministère du travail.

Sur la question du « hors quota » de la taxe d'apprentissage, la rédaction actuelle de l'article 17 de la loi relative à la formation professionnelle devrait conduire à une stabilisation des montants.

En réponse à M. Magner et d'autres, il n'y a pas, bien évidemment, et je tiens à l'affirmer solennellement, pas de compensation entre les classes dédoublées et les autres. 3 800 postes seront créés à la rentrée prochaine, alors que 3 200 seront nécessaires pour poursuivre le dédoublement. J'affirme également toute l'attention accordée par mon ministère à l'école en milieu rural. Les fermetures ne datent pas d'aujourd'hui, elles peuvent être justifiées par des raisons démographiques. Une distinction doit cependant être faite entre des fermetures de classes et la fermeture d'une école, surtout en milieu rural, qui doit être regardée avec la plus grande attention et tenir compte des spécificités locales. Nous avons une stratégie pour le « rebond rural ». En désignant comme coupable de tous les maux le dédoublement des classes, on le délégitime alors qu'il a prouvé son efficacité et on n'identifie pas les vrais problèmes. J'insiste donc sur la préoccupation constante qui est la mienne de contribuer au développement du milieu rural, par exemple par la mise en place d'internats.

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