Notre commission a souhaité pouvoir consacrer ses travaux ce matin à un dossier aussi grave que douloureux : celui du Yémen. Devant l'accumulation des destructions et des souffrances dans ce pays, on peine à croire qu'il s'agit là de cette région décrite comme une terre de richesse et d'abondance depuis l'Antiquité, que ce soit au travers du personnage biblique de la reine de Saba, ou au travers de la dénomination des Romains, qui appelaient ce pays l'Arabie Heureuse.
Messieurs les Directeurs, merci de vous être rendus disponibles à une semaine seulement de la Conférence humanitaire sur le Yémen, qui se tiendra à Paris. Nous souhaiterions que vous nous présentiez l'état de sa préparation, et les perspectives de déboucher sur des résultats concrets.
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé la semaine dernière avoir lancé l'assaut contre Hodeidah. La ville portuaire d'Hodeida est un des accès-clefs du Yémen pour acheminer les biens commerciaux et humanitaires aux populations civiles. La question de l'accès humanitaire est cruciale alors que ce pays est plongé dans le chaos. Qu'est-ce que la conférence humanitaire du 27 juin va permettre d'obtenir de ce point de vue ? Et où en sont les efforts de l'Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths ?
Le président de la République est en lien avec Mohammed Ben Salmane, prince héritier d'Arabie Saoudite, et Mohammed Ben Zayed, Prince héritier d'Abou Dabi. De quelle marge d'action dispose la France pour les engager à améliorer le règlement politique au Yémen, et faire plus que les appeler à la retenue et à la protection des populations civiles ?
La France rappelle que seule une solution politique négociée, y compris à Hodeïda, permettra de mettre fin de manière durable à la guerre au Yémen et d'arrêter la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays. C'est un peu le minimum minimorum, quand on connait la situation apocalyptique sur place.