C'est une question complexe. Depuis quelques années, les produits naturels font leur arrivée à l'hôpital. Un patient sur deux souffrant de maladie chronique ou grave, comme le cancer, déclare avoir recours à ces produits, non en tant que médecine alternative mais en tant que complément : j'insiste sur ce point. Or, ils font face à une méconnaissance des médecins et à une forme de déni de cette réalité. On laisse pour ainsi dire les patients dans la nature, qui peuvent alors s'orienter vers des charlatans, avec des risques de perte de chance.
Introduire ces produits dans les cliniques présente un véritable intérêt pour la qualité de vie du patient. On trouve de plus en plus d'huiles essentielles, qui ont des vertus tranquillisantes reconnues. Quant aux médicaments, ils sont soumis à l'autorisation de mise sur le marché.
La France reste conservatrice dans ce domaine, alors que l'on trouve des cliniques et des hôpitaux dits intégratifs de très bon niveau en Allemagne, comme en Chine, en Inde ou aux États-Unis. On y pratique tous types de soins classiques, mais aussi l'homéopathie, les médecines anthroposophiques, l'aromathérapie, la médecine ayurvédique. En Allemagne, les médecins sont formés à ces pratiques dès la faculté et se familiarisent ainsi avec les deux approches, classique et naturelle. En complément de la thérapeutique du médicament, on y prend en compte l'environnement, l'aspect psychosocial.
Il est difficile de démontrer l'efficacité des médicaments relevant de ces thérapies, et cela coûte très cher. Les produits peuvent être utilisés sous forme de préparation magistrale, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus autorisés... Mais dans ce cas, les patients trouvent toujours un moyen de s'approvisionner autrement que par les filières classiques, sécurisées. C'est le principal danger.