L'attente sociétale, vous avez raison de le souligner, est forte à l'égard des plantes médicinales, mais elle l'est tout autant à l'égard de la sécurité et de la qualité des soins. Il faut hiérarchiser les attentes : manifestement, la demande première est celle de la sécurité et de la qualité des soins. Créer un corps de métier reconnu, qui plus est, comme professionnel de santé nous paraît, à bien des égards, source de menaces pour la qualité des soins. Il ne s'agit pas de défendre je ne sais quel pré carré des médecins ou des pharmaciens. Pourquoi rendre plus complexe encore un parcours de santé qui a besoin d'être davantage coordonné, en introduisant des acteurs nouveaux, dont le rôle restera très ambigu ?
Allégations de santé, allégations thérapeutiques, santé et bien-être : chacun connaît la porosité entre ces items. Très souvent, la perte de chance naît d'une demande initiale, formulée sous le registre du vocable du bien-être mais empêchant une prise en charge la plus éclairée possible. Le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens l'a très bien expliqué. Vous trouvez ses représentants sur la défensive, mais la ligne qu'ils défendent est pour nous essentielle.
Qu'il faille rendre perfectible la formation dispensée sur les plantes médicinales, y compris pour les médecins, j'y souscris bien volontiers.
La recentralisation de la production des plantes médicinales peut tout à fait avoir des effets positifs sur l'économie locale et les pharmacies. Après tout, nul n'est besoin d'herboristes pour aller dans cette voie.