Intervention de Viviane Malet

Mission d'information Développement de l'herboristerie — Réunion du 11 juillet 2018 à 14h00
Audition du docteur claude marodon docteur en pharmacie et président de l'aplamedom association pour les plantes aromatiques et médicinales de la réunion

Photo de Viviane MaletViviane Malet :

Je tenais absolument à venir saluer le Docteur Claude Marodon. Merci de faire connaître les herbages de notre pays. L'ayapana, le faham ou la fleur jaune poussent en milieu naturel et sont utilisées par les personnes âgées. Comment protéger ces plantes pour que tout le monde ne se précipite pas pour les cueillir, ce qui aboutirait à leur extinction du milieu naturel ? Le faham, selon le lieu de collecte, peut être toxique. Qu'en est-il si on le fait pousser en jardin ?

Dr Claude Marodon. - Merci de ces excellentes questions. Chaque plante est un cas particulier. Pour chacune des plantes, nous avons une fiche avec un itinéraire technique qui va lui permettre soit d'être cultivable, soit de voir sa production végétale compromise. Avant d'inscrire la plante, nous y travaillons afin de ne pas encourager de cueillette sauvage et une destruction de la ressource.

Le faham est une orchidée sur laquelle nous avons réalisé des essais culturaux pour distinguer la bonne espèce. Sa composition très riche permet de lutter contre les migraines, les coups de froid et les grippes.

Nous avons étudié en détail la fleur jaune, sorte de millepertuis non toxique, qui se développe magnifiquement bien dans les Hauts dans les cultures à Grand Coude, à plus de 1 500 mètres d'altitude, à la plaine des Palmistes à plus de 1 000 mètres d'altitude. Nous avons réussi à assurer la garantie de la ressource. Nous devons assurer, par un certificat de traçabilité, que les plantes achetées ont une origine garantie, et qu'elles ne sont pas sauvagement cueillies en forêt. Il faudrait disposer de ce certificat sur les plantes commercialisées pour éviter le pillage de la ressource.

J'ai découvert il y a deux mois que le Centre communal d'action sociale (CCAS) de Sainte-Marie travaille avec l'université de Gif-sur-Yvette. Suivez-vous ce projet de préservation de la ressource ?

Dr Claude Marodon. - Il y a, sur l'île de la Réunion, trois ou quatre initiatives de cet ordre. Celle du CCAS de Sainte-Marie est intéressante car elle développe des stations de culture de plantes médicinales. Cette commune s'étend du bord de la mer jusqu'à la montagne, et certaines personnes peuvent ainsi vivre de cette économie.

Deux autres initiatives sont intéressantes : celle du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA), et celle d'Armeflhor, un pôle de recherche sur les parcours techniques au Tampon, dans le sud de l'île qui, sur trois sites, avec l'Office national des forêts et le Parc national, permet de développer des cultures de plantes plutôt sauvages. D'autres initiatives sont liées à l'abandon de la canne à sucre et permettent aux éleveurs et aux agriculteurs de se reconvertir dans une plantation. Des transformateurs ont investi dans des unités de séchage, comme Habemus papam, entreprise capable de commercialiser les plantes, et une association de producteurs de plantes médicinales s'est créée il y a deux mois.

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