La cueillette des plantes est-elle entièrement réglementée ? Comment les plantes sont-elles commercialisées ? Quelle est la différence entre plantes bio et « se rapprochant du bio » ? Y a-t-il également des cultures conventionnelles de plantes ? Comment assurer la traçabilité ?
Dr Claude Marodon. - Nous observons la plante dans son milieu naturel. Nous privilégions les grands espaces de culture autour, en bordure de forêt, ou à la même altitude sur le même versant - nous avons un gradient d'humidité et de température avec l'altitude permettant, grâce à l'agroforesterie, de retracer des cultures en correspondance quasiment parfaite avec les conditions naturelles.
Nous évitons de promouvoir les cultures de plantes dont on doit arracher l'écorce ou des branches entières : nous préférons tailler des feuilles ou récupérer les fruits ou les fleurs.
Pour assurer la traçabilité, le cahier technique du producteur doit faire figurer les pesées effectuées lorsqu'il livre les plantes aux transformateurs pour le séchage. La plante est ensuite conditionnée dans un lot dont le numéro demeure identique jusqu'au consommateur. L'exigence bio est un plus mais l'important est qu'il n'y ait pas de germes toxiques ou fécaux dans la plante, puisqu'elle est peut être consommée par des malades, des enfants ou des femmes enceintes. L'absence de ces produits toxiques dans le contrôle final est une garantie.
La vente de plantes issues de cueillettes sauvages est-elle règlementée ?
Dr Claude Marodon. - Certaines plantes endémiques sont protégées, et on ne peut les cueillir - mais rien n'empêche de les cultiver ! C'est d'ailleurs souvent ce qui les sauve : c'est le cas du bois de senteur, dont quelques exemplaires ont été envoyés à Brest pour y être reproduits avant d'être renvoyés à l'île de la Réunion. Certes, vu le choix disponible, nous évitons de choisir d'utiliser une plante protégée lorsqu'il y a une alternative.