Plus sérieusement, il me semble que cet amendement repose sur une confusion.
J’ai un doute sur le rôle que vous assignez aux enseignants en matière d’orientation. Il ne s’agit pas de dire qu’ils ou elles n’ont pas leur place dans le dispositif d’accompagnement des jeunes, ce qui n’aurait aucun sens. Tout d’abord, ils participent de facto au resserrement des options professionnelles via les choix d’orientation lors de la scolarité. Orienter tel ou tel élève vers des options au lycée participe pleinement à la détermination d’un projet à long terme. Ensuite, les enseignants sont particulièrement bien placés pour donner des conseils d’orientation, étant au quotidien auprès des élèves.
Toutefois, il ne me semble pas pertinent de surestimer ce rôle, car cela risquerait de dessaisir les conseillers d’orientation. Il serait préférable de recentrer les missions des enseignants sur l’instruction, plutôt que de miser sur leurs connaissances du monde économique et professionnel, en particulier sur les problématiques liées à la numérisation.
Par ailleurs, je ne crois pas qu’il faille réconcilier les mondes de l’enseignement et de l’entreprise. §Il m’apparaît plus intéressant d’accroître la coordination entre le travail fourni par l’ONISEP, celui fait par les conseillers d’orientation et l’accompagnement des enseignants.
Enfin, mes chers collègues, il faut arrêter de demander aux enseignants de faire tout : ils doivent éduquer sur tout, être polyvalents… Il y a là un vrai problème !
Monsieur le ministre, je suis très étonnée qu’en l’occurrence vous ne reprochiez pas à la loi d’être trop bavarde et que vous vous en remettiez à la sagesse du Sénat, estimant que la proposition n’est pas si mauvaise. On a donc le droit de tout mettre dans la loi, de tout préciser, et peu importe que cela soit de nature réglementaire ou que cela soit redondant ? Il faut arrêter de toujours en rajouter à la mission des enseignants !