Je me permets d'ajouter que le PIA, dans la diversité de ses outils dont nous n'avons évoqué qu'une partie, a constitué un ballon d'oxygène très important pour le monde de la recherche publique. Le programme le plus impactant a peut-être été celui des laboratoires d'excellence qu'il convient de mettre au crédit de l'analyse du Gouvernement de l'époque sans lequel notre recherche se trouverait dans un état bien pire que celui qu'elle connaît aujourd'hui.
Mme Sophie Moati, présidente de la 3e chambre de la Cour des comptes. - En effet. Dans le rapport, nous avons conclu que ces nouvelles structures étaient appréciées et évaluées en fonction d'indicateurs d'activité et de résultats qui nous paraissent très insuffisants. Nous avons relevé que le Hcéres procédera à des évaluations, sur le terrain, de la qualité technologique et scientifique. En revanche, dès lors qu'il s'agit de l'une des finalités assignées à ces dispositifs, il semble que les mesures d'impact et l'évaluation économique et socioculturelle fassent inexplicablement défaut. Lorsque l'on se lance dans une stratégie de rupture avec une logique de sélection naturelle, c'est pourtant ex ante qu'il faut mettre en place un tel dispositif de suivi.
Je ne m'aventurerai pas sur des sujets ne relevant pas des travaux de prédilection de la Cour, mais nous pouvons nous y référer. En la matière, il nous semble possible de construire un dispositif de mesure de l'impact socioculturel, pour objectiver les résultats et l'intérêt de la poursuite de ces modalités de coopération. Il ne suffit pas de saluer le dialogue entre la recherche et l'entreprise. En estimer objectivement les résultats année après année serait de nature à faire progresser chacun culturellement et intellectuellement, ainsi que sur le plan de la gestion et de l'allocation optimale de la ressource publique.