Je réagirai en tant que scientifique et député.
Il convient de garder à l'esprit que l'intérêt de la recherche réside dans le progrès pour tous et que la société doit s'y adosser.
Je souhaite formuler une remarque sur le panorama des acteurs de la recherche qui choquait Roland Lescure, ce que je partage. Vis-à-vis de ce « plat de spaghetti », le chimiste que je suis souhaite expliquer qu'il ne s'agit pas tant de la problématique du nombre de spaghetti dans le plat que de l'écoulement possible entre eux. En chimie, pour réussir ce que nous appelons « la transition vitreuse », il faut ajouter des plastifiants, ou, pour filer notre métaphore de ce matin, du beurre dans les spaghetti afin de favoriser l'écoulement. La problématique ne réside pas dans le nombre d'acteurs mais dans la nature de leurs relations et leur fluidification. Nous retrouvons ces sujets dans les recommandations que vous portez.
Je m'associe aux propos des orateurs précédents mais je souhaiterais connaître votre opinion sur la recommandation n° 10 de votre synthèse, selon laquelle il faudrait étendre aux activités de valorisation les critères pris en compte dans le déroulement des carrières des chercheurs et des anciens chercheurs. Je crois qu'il faut reconnaître le conservatisme prévalant dans le domaine de la recherche, notamment auprès des anciens chercheurs. Je pense notamment à ce que nous vivons au CNU (Conseil national des universités). Je souhaiterais savoir si vous disposez de pistes concrètes et si vous vous êtes inspirés de modèles étrangers, lesquels peuvent parfois ouvrir des voies intéressantes. Des expérimentations ont été mises en oeuvre mais si nous souhaitons réellement aller au-delà pour une bonne organisation de la valorisation, il convient de « changer de braquet » dans les organismes et instances d'évaluation tels que le CNU et le Hcéres.