Je suis heureux d'accueillir Mme Maya Kandel, universitaire et, depuis quelques mois, en charge des Etats-Unis et des relations transatlantiques au Centre d'analyse et de prévision du ministère des affaires étrangères (CAPS). Madame Kandel est déjà intervenue à plusieurs reprises devant notre commission au moment des élections américaines en 2016.
Aujourd'hui nous sommes à la veille des « mid-terms », ce qui a peut-être une incidence sur certains développements récents de la politique étrangère américaine, mais je crains que nous ne soyons devant un mouvement plus profond de réorientation.
Est-ce un retour à l'unilatéralisme avec le retrait des traités de Paris sur le climat, du traité sur le nucléaire iranien et la sortie de la commission des droits de l'homme des Nations unies ?
Est-ce un retour au protectionnisme avec l'imposition de droits de douanes sur les produits importés de Chine, mais aussi des pays de l'ALENA et de l'Union européenne ?
Est-ce une logique purement économique ou une réaction devant une montée en puissance chinoise contestant la suprématie américaine ?
Comment dès lors comprendre que ces mesures s'appliquent aux plus proches alliés des États-Unis au risque d'une rupture du lien transatlantique ?
Plus généralement, cela pose la question de la stabilité des alliances et la capacité des Etats-Unis à incarner le leadership de la démocratie occidentale et de ses valeurs, qui était le sien depuis 1945, de la part de l'initiative personnelle du président actuel et de celle de mouvements plus profonds de la société américaine.
Nous avons hâte de vous entendre, sans plus attendre, je vous cède la parole.