Quelle importance donner aux tweets ? En diplomatie, les paroles comptent. C'est ce poids de la parole présidentielle qui échappe le plus aux autres acteurs. L'année dernière, beaucoup de gens disaient ignorer les tweets. Mais cela s'est avéré impossible. Par exemple, le limogeage de Rex Tillerson a eu lieu par ce biais. Grâce aux tweets, Trump est en prise avec son électorat et avec le monde.
Il y a toujours eu un débat aux Etats-Unis entre, d'une part, la posture de grande puissance qui s'efforce de promouvoir un ordre international libéral, démocratique et ouvert, posture qui a été celle de Clinton et de Bush, et, d'autre part, la posture « kissingerienne » de « balance of powers » dans un monde multipolaire, chaque grande puissance régnant sur sa sphère et poursuivant pour le reste ses seuls intérêts. C'est cette dernière posture que Trump a choisie, ce qui n'est pas absurde dans un contexte de montée des égoïsmes à l'échelle internationale. Mais c'est un problème pour l'Europe, qui n'a pas fait le choix de ce rapport de force. La France étant un cas un peu à part avec son outil militaire.