Intervention de Maya Kandel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 juillet 2018 à 11h00
Politique étrangère des etats unis — Audition de Mme Maya Kandel responsable des etats-unis et des relations transatlantiques au centre d'analyse de prévision et de stratégie caps du ministère de l'europe et des affaires étrangères

Maya Kandel, au Centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère de l'Europe et des affaires étrangères :

Effectivement, sur le climat, Cuba et l'Iran, il y a la volonté de faire le contraire de ce qu'a fait Obama. Mais en réalité, Trump rencontre sur ces différents points la volonté profonde des Républicains. En outre, quand les Républicains ont remporté les élections au Congrès en 1995, ils ont fait voter une loi sur l'installation de l'ambassade américaine à Jérusalem, sauf avis contraire du Président. Tous les présidents s'étaient opposés à ce transfert jusqu'à présent, pour des raisons de sécurité nationale.

Il est vrai qu'il y a une révolte globale contre la mondialisation, mais paradoxalement la réforme fiscale de Trump n'atténue absolument pas ses effets, au contraire elle bénéficie aux gagnants de la mondialisation.

Les deux chambres se sont mises d'accord sur un budget défense de 675 millions de dollars annuels. Est-ce contradictoire avec l'isolationnisme ? On peut faire une comparaison avec Reagan : il avait augmenté les dépenses militaires mais négocié la fin de la guerre froide. Les Etats-Unis entendent rester une grande puissance, mais moins comme gendarmes et davantage comme forteresse, prêts à frapper ponctuellement si les intérêts du pays sont menacés, et tout en gardant un oeil sur ce qui se passe dans le monde. Et beaucoup d'électeurs de Trump sont des militaires du Sud du pays, ils sont favorables à un gros budget militaire.

Il y a bel et bien un déclin de la puissance américaine en termes relatifs, surtout sur le plan économique. Nous ne sommes plus dans les années 90 : aujourd'hui, le budget de défense américain n'égale plus que la somme des budgets de défense des cinq premières puissances militaires après les États-Unis, qui comprennent des pays non alliés, alors qu'à l'époque, il égalait le budget défense des dix pays suivants, tous des alliés. En outre, ce budget comporte de fortes dépenses de sécurité sociale et des programmes d'armement excessivement coûteux. Il ne leur a d'ailleurs pas permis de gagner leurs dernières guerres. Mais ils disposent toujours du réseau des bases américaines, et de leurs alliances, qui sont toutefois en déclin du fait de la politique de Trump.

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