Intervention de Nadia Sollogoub

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 5 juillet 2018 à 8h30
Point d'étape sur le rapport « avenir des relations entre les générations »

Photo de Nadia SollogoubNadia Sollogoub, rapporteur :

Tout à fait ! Un découpage de la vie en cinq âges laisse entrevoir quelques pistes de deals intergénérationnels gagnants. On peut penser par exemple au développement de la cohabitation intergénérationnelle. Les jeunes en phase d'entrée dans la vie adulte ont du temps mais pas de logement : ils pourraient échanger avec des séniors qui ont un logement surdimensionné et ont besoin d'assistance ou de présence. Des expériences en ce sens se développent déjà, mais pour changer d'échelle, il y a des adaptations juridiques importantes à réaliser, notamment adapter la loi de 1989 sur la location ou adapter le régime fiscal de ce couple particulier propriétaire/locataire.

Une autre piste pourrait être de mobiliser l'appétence des générations montantes pour les formes d'engagement citoyen de proximité. Notre table ronde du 7 juin sur le thème « démocratie et générations » a exploré ce thème. Nous pourrions envisager de donner un cadre clair et protecteur à ces formes d'engagement citoyen, les valoriser pas seulement symboliquement, mais en les liant à des unités de valeur dans les parcours universitaires ou à des droits sociaux.

Enfin, il me paraît nécessaire de mieux affirmer la place de la « séniorité active » dans la chaîne de la solidarité intergénérationnelle.

Première piste : on pourrait mobiliser ces séniors « actifs » (pour aller vite : les 60-75 ans) dans le financement de la dépendance grâce à un système d'assurance dépendance obligatoire fondé sur le principe « le troisième âge finance le quatrième ». Les modalités précises sont à définir. Le financement de cette assurance pourrait par exemple être assis sur les flux de revenus mais aussi sur le patrimoine. Le niveau des contributions pourrait évidemment être modulé de façon que chacun contribue à proportion de ses moyens. Mais l'idée me paraît intéressante que le financement de la dépendance intervienne à un âge de la vie où la dépendance n'est plus une réalité lointaine et incertaine mais devient une perspective plus proche. Par ailleurs, la séniorité active correspond à un âge où on est installé, où on déjà du patrimoine, alors que, lorsqu'on est plus jeune, on doit mobiliser ses ressources sur d'autres priorités, qu'il s'agisse de se loger, d'éduquer ses enfants, de les aider à se lancer dans la vie adulte.

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