Intervention de Stéphanie Caradec

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 12 avril 2018 : 1ère réunion
Table ronde sur le parcours de sortie de la prostitution

Stéphanie Caradec, directrice du Mouvement du Nid :

Il relève des circonstances aggravantes depuis la loi du 13 avril 2016, justement pour lever le sentiment d'impunité des agresseurs qui considèrent le corps de la femme prostituée comme un corps disponible.

Dans le contexte du mouvement #MeToo et compte tenu des priorités affichées du quinquennat, nous ne comprendrions pas que la loi de lutte contre le système prostitutionnel ne soit pas mise en place. Toutes les grilles de lecture convergent en effet vers l'application de cette loi, indispensable contre le continuum des violences faites aux femmes.

Nous dénonçons par ailleurs le recours aux arrêtés anti-prostitution. Certaines personnes arrêtées par ce biais sont ensuite envoyées en centres de rétention. J'en appelle aux préfets afin qu'ils appliquent le principe de légalité lorsqu'ils valident ce type d'arrêtés. Nous pourrions envisager une volonté nationale de demander aux préfets de porter une attention particulière à ce type d'arrêtés pour les annuler et, si besoin, les inverser, dans la logique de pénalisation des clients.

Vous trouverez un dossier de point d'étape de la loi du 13 avril 2016 dans notre revue Prostitution et société, qui est disponible en ligne. Nous estimons qu'à ce stade, nous en sommes à l'évaluation de la mise en oeuvre de cette loi et non de ses effets.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion