Intervention de Laurent Gautun

Mission d'information Développement de l'herboristerie — Réunion du 18 juillet 2018 à 14h45
Audition de M. Laurent Gautun fondateur gérant d'essenciagua

Laurent Gautun, fondateur-gérant d'Essenciagua :

Sur les propriétés des plantes, une abondante bibliographie internationale existe. Nous travaillons avec des experts de très haut niveau dans la pratique médicinale d'aromathérapie qui forment les membres de notre équipe, laquelle dispose également de sa propre expertise. Nous sommes aussi vigilants quant aux retours de nos clients, s'agissant surtout des mésusages.

La dangerosité de certaines huiles essentielles justifie que quinze d'entre elles soient interdites à la vente en dehors des pharmacies. La sauge officinale est à juste titre interdite en France mais elle est en vente libre en Belgique.

Je suis favorable au cadrage et à la reconnaissance des pratiques existantes de naturopathie ou d'herboristerie par une formation diplômante. Cela doit s'accompagner d'exigences. L'articulation avec les professions de santé est aussi fondamentale. Dans notre ruralité où la population est vieillissante, des besoins existent en soins et en accompagnement, auxquels les médecins présents ne peuvent pas toujours répondre. Soyons également vigilants quant à la viabilité de ces métiers.

S'agissant de la ressource, nous ne travaillons pas sur des plantes protégées. Certains sites peuvent, inversement, manquer d'exploitation : on manque parfois de cueilleurs en France. La mise en culture des plantes est créatrice d'emplois. Sur le Causse de Sauveterre, on trouve des puits de biodiversité phénoménaux. En Lozère, nous tâchons d'introduire une diversification dans le cadre d'activités d'élevage. Or, les textes peuvent s'avérer dissuasifs en matière d'expérimentation. Nous travaillons avec un vétérinaire en ce sens avec des résultats bluffants. Le développement de ces solutions alternatives permettrait d'atteindre l'un des objectifs du plan santé, qui est de préserver l'efficacité des antibiotiques.

Nous acceptons par ailleurs de ne pas fournir des plantes exotiques, comme le bois de rose ou le santal, qui font pourtant aujourd'hui l'objet d'une demande importante. Nous sommes clairement les avocats des plantes régionales ! Le laurier et la livèche sont oubliés au profit du tea-tree et du ravintsara qui nous viennent d'Australie ou de Madagascar. Il y a des effets de mode dans les plantes : alors que l'angélique était en vogue au Moyen-Âge, elle est aujourd'hui oubliée. C'est en cultivant de telles plantes que nous serons en mesure de les préserver.

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