Intervention de Françoise Nyssen

Réunion du 19 juillet 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Audiovisuel public

Françoise Nyssen :

Monsieur le sénateur, en effet, le 4 juin dernier, le Gouvernement a présenté les orientations de la réforme de l’audiovisuel public. Vous le savez, aujourd’hui, on ne peut plus envisager la télévision de la même manière avec Netflix, avec YouTube et avec un jeune public qui regarde de plus en plus les images sur son smartphone plutôt que sur le poste de télévision familial.

Notre conviction, qui a été confirmée par la commission de concertation, c’est que le service public audiovisuel est une nécessité et une force, à condition qu’on l’aide à se transformer et que l’on ait une véritable stratégie, au-delà de tout conservatisme.

Pour résumer, les sociétés de l’audiovisuel public doivent passer d’une logique de diffuseur à une logique d’éditeur de contenu avec quatre grandes priorités.

La première, c’est le renforcement de l’offre de proximité, que j’ai déjà détaillée, avec un triplement des programmes de France 3, des coopérations beaucoup plus étroites avec France Bleu et des expérimentations qui démarreront dès la rentrée pour s’adapter à chaque territoire et partir de ces territoires.

La deuxième priorité, c’est l’enrichissement et l’évolution de l’offre de programmes pour les jeunes, ce qui est confirmé par la commission de concertation. Cela implique de maintenir une très forte ambition dans le domaine des programmes pour la jeunesse, en particulier dans l’animation, qui est une filière d’excellence, et de proposer des contenus éducatifs très pédagogiques. Cela suppose également d’offrir aux parents et à leurs enfants un environnement numérique sécurisé sans publicité ; de ce fait, comme nous l’avons annoncé, le canal hertzien de France 4 sera libéré à l’horizon de 2020.

La troisième priorité, c’est une plus grande visibilité des territoires ultramarins. Il s’agit de sortir les outre-mer de la périphérie pour leur garantir une véritable présence dans la programmation de toutes les chaînes de France Télévisions. Cette juste représentation sera accompagnée d’engagements précis dans le cahier des charges, qui donneront lieu à un groupe de travail associant les parlementaires concernés et les sociétés.

Chaque jour, les outre-mer seront présents sur les antennes et, au moins une fois par mois, en prime time, avec le maintien d’une entité éditoriale dédiée avec les équipes de France Ô, qui joueront un rôle de tête de réseau dans le groupe. Nous enrichirons également l’offre numérique, et les outre-mer passeront en haute définition, ce qui permettra, à l’échéance de 2020, de libérer le canal hertzien de France Ô, tout en augmentant la visibilité des outre-mer.

Le défi numérique nécessite un renforcement des investissements des sociétés dans le numérique

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