La question du profil type des personnes se déclarant EHS a été évoquée en début de table ronde. Nous disposons de quelques données sociodémographiques, extraites d'études descriptives. Comme je l'ai indiqué précédemment, la population des personnes EHS est très hétérogène. Statistiquement, il s'agit le plus souvent de femmes, d'âge moyen généralement supérieur à quarante-cinq ou cinquante ans, et de niveau éducatif supérieur. Ceci ne reflète toutefois aucunement la diversité de la population des personnes EHS.
Concernant la prévalence de l'EHS, nous avons examiné tous les travaux que nous avons pu trouver à ce propos. Il faut savoir que les résultats des diverses études menées dans de nombreux pays, mais non en France, sont extrêmement variables, et vont de quelques dixièmes de pourcents d'une population, à 13,3 % à Taïwan. Il faut comprendre, derrière ces chiffres, que la définition de l'EHS dépend largement de la manière dont on construit le questionnaire adressé aux personnes afin de déterminer cette population. Suivant les questions posées, on aboutit à des définitions très différentes, donc à un comptage de population très variable : ceci explique la diversité des résultats des études de prévalence. Toutefois, je souligne qu'a été observée, dans les cinq ou six dernières années, une sorte de stabilisation dans les résultats des études menées, autour de 5 % d'une population.
L'hypothèse psychosomatique est l'une des dix-huit hypothèses examinées dans l'expertise de l'Anses. Certains travaux ont précisément été réalisés pour voir si l'on pouvait mettre en évidence le rôle éventuel de ce facteur dans la survenue de l'EHS. Ces études sont de qualité relativement moyenne, et il n'est pas possible aujourd'hui d'extraire des résultats obtenus une conclusion selon laquelle le critère psychosomatique pourrait expliquer totalement l'apparition de l'EHS. Il ne s'agit que d'une hypothèse, non démontrée actuellement. On ne peut ainsi attribuer de manière certaine la survenue d'une électro-hypersensibilité à un mécanisme psychosomatique.