Intervention de Catherine Gouhier

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 31 mai 2018 à 9h30
Quelle prise en compte de l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques — Compte rendu de l'Audition publique du 31 mai 2018

Catherine Gouhier, présidente, Centre de recherche et d'information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants (CRIIREM) :

Je souscris totalement aux propos de Mme Le Calvez. Le CRIIREM, qui effectue chaque année nombre de mesures, dans des situations multiples : appartements, maisons, etc., avait vu le niveau d'exposition des populations croître lors du passage du simple GSM à l'UMTS. Or, nous constatons actuellement, de façon importante, l'augmentation du niveau de champ avec l'arrivée de la 4G. Ceci avait d'ailleurs constitué l'une des conclusions du comité opérationnel : les opérateurs avaient en effet reconnu que le déploiement de la 4G allait augmenter les niveaux d'exposition autour des antennes relais. Je pense qu'il faut, comme le professeur Wiart vient de le faire, considérer l'exposition au moment où la personne téléphone, mais aussi l'exposition passive, que vivent les personnes habitant dans un appartement situé à trente mètres d'une antenne relais.

Pr Joe Wiart. - Je comprends fort bien ces remarques. Le problème auquel nous sommes confrontés est qu'aujourd'hui les études menées par TNS Sofres montrent que certains segments de la population sont équipés à 100 % de mobiles, et les utilisent de manière très intensive. Il faut savoir que quelques minutes de portable équivalent à un mois d'exposition à une station de base. Les gens utilisent énormément le téléphone : l'analyse de l'évolution de l'exposition doit prendre en considération cet aspect. La mise en oeuvre de réseaux tels que ceux que j'ai décrits contribue essentiellement à une minimisation de l'exposition des utilisateurs pour eux-mêmes. C'est là, j'en conviens, l'une des limites de cette approche. Ces architectures permettent toutefois de réduire aussi l'exposition induite par le téléphone des autres. Je saisis parfaitement la réserve que vous exprimez ; pour autant, je rappelle que la population française est, de mémoire, équipée à 90 % toutes catégories confondues et à 100 % pour le segment des 15-35 ans.

Le professeur Wiart a indiqué que quelques minutes de portable équivalaient à un mois d'exposition à une station de base. Or, tout dépend de quelle station il s'agit, du nombre d'antennes, de la distance à laquelle on se trouve. Certaines personnes habitent à trente mètres de stations de base. Croyez bien que l'exposition équivaut alors à largement plus de dix minutes de conversation téléphonique. Il me semble difficile d'effectuer de telles comparaisons, dans la mesure où les facteurs à considérer sont trop nombreux.

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