Intervention de Vincent Eblé

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 25 juillet 2018 à 10h05
Déplacements à washington du 15 au 18 mai 2018 et à berlin les 13 et 14 juin 2018 — Communication

Photo de Vincent EbléVincent Eblé, président :

J'évoquerai maintenant la question des risques pour la stabilité financière.

S'agissant des risques spécifiques à l'économie américaine, les interlocuteurs que nous avons rencontrés se sont montrés plutôt rassurants. Les banques américaines paraissent aujourd'hui en meilleure santé que leurs homologues européennes, avec des fonds propres renforcés et de bons résultats aux tests de résistance.

L'économie américaine, de l'avis de nos interlocuteurs, semble suffisamment solide pour pouvoir absorber les conséquences des futures hausses de taux d'intérêt de la Réserve fédérale des États-Unis (FED).

En revanche, de nombreux acteurs nous ont fait part de leurs inquiétudes sur la capacité de certains pays émergents à y faire face. En effet, les hausses de taux d'intérêt décidées par la FED provoquent des mouvements de capitaux très importants vers les États-Unis, susceptibles de déstabiliser le reste du monde.

Trois pays semblent particulièrement vulnérables : tout d'abord l'Argentine. Nous étions d'ailleurs à Washington au moment où ce pays a sollicité, à la surprise générale, l'aide du Fonds monétaire international (FMI). Ensuite, la Tunisie, qui accumule les déficits et dont la monnaie a perdu presque la moitié de sa valeur. Pour ne donner qu'un chiffre, nous avons appris que la dette de la Tunisie vis-à-vis de la seule Banque mondiale atteint 10 % de son PIB ! Enfin, la Turquie a régulièrement été mentionnée comme source potentielle de fragilité, même si le pays semble protégé par le faible niveau de sa dette publique.

S'agissant des risques au niveau mondial, deux principales inquiétudes ont été mentionnées.

Tout d'abord, les valorisations excessives de certains actifs financiers. Les interrogations sur les niveaux de valorisation boursière, qui sont aujourd'hui très supérieurs aux moyennes historiques, sont particulièrement fortes.

Ensuite, l'excès d'endettement privé, en particulier de la part des entreprises non financières, dans un contexte où le coût de l'argent n'a jamais été aussi faible. La problématique concerne d'ailleurs la France, comme en témoignent les récentes mesures macroprudentielles prises par le Haut Conseil de stabilité financière. Nous devrons faire preuve de vigilance sur ce point.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion