Intervention de François-Xavier Lauch

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 12 septembre 2018 à 9h30

François-Xavier Lauch, chef de cabinet du Président de la République :

Je suis peut-être un peu laborieux dans mes réponses, et je m'en excuse, mais je souhaite vraiment être précis.

Pourquoi M. Benalla avait-il un véhicule de service ? Il faut savoir qu'il passait ses journées et le début de ses nuits au Palais de l'Élysée, comme nous le faisons tous, pour organiser les déplacements du Président de la République. Il n'est donc pas étonnant que l'on ait pu lui confier un véhicule pour se rendre sur les lieux de ses missions, pour rentrer chez lui le soir, et, le matin, en revenir. C'est précisément la définition d'un véhicule de service.

Par ailleurs, s'agissant des moyens lumineux et des avertisseurs sonores, il se trouve que l'ensemble du parc de véhicules de l'Élysée est doté de ces équipements, pour la simple et bonne raison que ces véhicules peuvent être intégrés dans des cortèges présidentiels, dans lesquels il est fait usage de moyens lumineux, moins souvent sonores, pour la protection du Président de la République et la sécurité des autres automobilistes. S'il y avait ces équipements sur ce véhicule, ils n'étaient pas forcément utilisés, mais s'ils l'étaient, c'était selon des règles de sécurité que vous connaissez. Il me semble que c'est légal. L'Élysée n'est pas la seule institution à disposer de véhicules avec ce type de moyens.

Vous m'avez interrogé sur l'autorisation que j'aurais pu être amené à donner pour qu'il soit observateur. Non, il ne me l'a pas demandée. Cela peut vous étonner, puisque je suis son supérieur hiérarchique direct, mais j'étais à ce moment-là en Nouvelle-Calédonie. Il se trouve que nous avons la pratique, bonne, il me semble, à la chefferie de cabinet, de nous réunir tous les matins de la semaine, parfois même le week-end, vers 7 heures 45, pour faire le point avec Patrick Strzoda, directeur de cabinet, sur nos missions de la journée et de la semaine. C'est donc dans ces conditions que M. Benalla a demandé l'autorisation, en mon absence, au directeur de cabinet. Je n'aime pas faire ce que j'appelle de la fiction administrative, mais si vous me demandez comment j'aurais réagi s'il m'avait présenté la demande, je dirai que j'aurais vraisemblablement donné l'autorisation. En effet, je le répète, dans nos missions de coordination, nous avons à connaître de sujets de stratégie d'ordre public. Évidemment, j'aurais strictement limité l'autorisation à un rôle d'observateur et préconisé que M. Benalla soit accompagné pour qu'il s'en tienne à ce rôle, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.

Sur les nouvelles missions, je crois que j'ai amplement répondu.

Vous m'interrogez également sur la capacité de M. Benalla à donner des orientations stratégiques sur le futur service chargé de la sécurité de l'Élysée. Actuellement, deux services sont chargés de la sécurité à l'Élysée : le GSPR et le commandement militaire. Ils ont à leur tête deux généraux. Je ne peux pas imaginer que l'on puisse penser que deux généraux seraient disposés à laisser un chargé de mission comme M. Benalla entrer dans leur organisation interne et commander à leur place. Ce n'était absolument pas le cas. Ils ont toujours été les chefs et les organisateurs des services. J'ai également entendu parler d'une milice privée à l'Élysée. Ce n'est absolument pas le cas.

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