Madame la sénatrice Benbassa, comme je l'ai déjà dit, en tant que chefs d'orchestre sur les déplacements du Président de la République, nous avons à connaître, en lien avec les préfets, des considérations d'ordre public, sans évidemment nous immiscer dans le commandement des forces de police. À mon sens, il n'était donc pas totalement inutile que M. Benalla puisse participer à une telle manifestation en tant qu'observateur. Il m'est arrivé dans ma carrière de sous-préfet d'être observateur à ce titre. Beaucoup d'autres personnes le font.
Sur l'appartement, compte tenu des sujétions liées à ses fonctions, le directeur de cabinet, qui gère le parc de logements, a décidé de lui attribuer un logement. Beaucoup de choses fausses ont été dites à ce sujet, notamment sur sa taille. Il mesure non pas 300 mètres carrés, mais 70. Il a été attribué pour nécessité de service, donc dans un cadre juridique connu, et M. Benalla ne l'a jamais occupé. Cette situation me paraît tout à fait légale.
S'agissant du passeport diplomatique, il se trouve que les agents de la chefferie de cabinet ont un passeport diplomatique, puisque nous avons l'occasion de faire des missions préparatoires ou d'accompagner le Président de la République lors de déplacements à l'étranger. Cela a toujours été le cas, à ma connaissance.
Monsieur le sénateur Collombat, lorsque je suis arrivé à l'Élysée, le 19 mai, M. Benalla, qui faisait partie de l'équipe de campagne de M. Macron, était présent. Avec beaucoup d'humilité, ne réclamant rien, il est venu se présenter à moi. J'ai pu observer ses grandes qualités en matière d'organisation des déplacements, ainsi que ses compétences en matière de coordination et de sécurité. J'ai donc proposé au directeur de cabinet, gestionnaire des ressources humaines, de le recruter, ce qu'il a fait.
Monsieur le sénateur Pillet, concernant les obligations de déclaration à la Haute Autorité, il a été demandé à tous les chargés de mission de faire le nécessaire dès le lendemain de la réunion de votre commission ayant mis ce point en lumière. N'étant pas secrétaire général ou directeur de cabinet, je ne suis pas en mesure de vous dire si tout a été fait, mais les informations vous seront prochainement communiquées si vous le souhaitez.
Enfin, je n'ai pas été informé de la demande adressée au CNAPS par M. Benalla. Il l'a faite à titre personnel, sans passer par la hiérarchie. Cela ne me semble pas étonnant. Ce n'est pas parce que vous êtes habilité à diriger une société de sécurité privée que vous en dirigez une dans les faits.