Monsieur le Premier ministre, le navire humanitaire Aquarius a demandé hier à la France, « à titre exceptionnel », de pouvoir débarquer à Marseille les 58 migrants secourus à son bord, dont 18 enfants.
Les autorités maritimes panaméennes ont annoncé samedi qu’elles allaient retirer son pavillon à l’Aquarius, déjà privé de pavillon par Gibraltar, l’État de Panama indiquant que la principale plainte émanait des autorités italiennes. Les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières ont dénoncé « la pression » exercée par le gouvernement italien sur le Panama.
Dans ce contexte, le ministre Bruno Le Maire, interrogé ce matin, a rappelé la « position de fermeté du Gouvernement ».
Très préoccupé par ce sujet, le groupe socialiste et républicain demande qu’un débat sur la politique de la France au regard de cette urgence humanitaire soit inscrit à l’ordre du jour du Sénat. Mais, dans l’immédiat, nos questions sont les suivantes.
Depuis 2014, des milliers de migrants trouvent la mort chaque année en Méditerranée, et désormais l’Italie et Malte ont décidé de fermer leurs ports. Quelle va être la réponse définitive du Gouvernement à la demande de l’Aquarius de débarquer à Marseille ces 58 naufragés ? Quelle est, également, l’appréciation du Gouvernement de la demande italienne faite au Panama de retirer le pavillon au dernier bateau humanitaire assurant des sauvetages en Méditerranée ?
Face à cette pression, qui s’exerce à l’encontre des ONG et de leurs actions, n’est-ce pas une façon de se défausser que d’attendre qu’une « solution soit trouvée au niveau européen », pour reprendre les éléments de langage diffusés largement par plusieurs ministres ce matin ?