Oui, madame la sénatrice : 850 millions d’euros en plus ! Parce que nous savons que le sujet est essentiel et parce que nous voulons mettre le paquet – pardonnez-moi cette expression triviale – sur l’école primaire et la rémunération des enseignants. Vous verrez dans le budget, monsieur le sénateur, que nous tenons sur 2018, 2019 et 2020 notre engagement d’augmenter de 1 000 euros chaque professeur enseignant en zone REP ou REP+ ; je pense que vous mesurez ce que représente cette augmentation considérable et nécessaire, que nous assumons parfaitement.
Outre l’éducation nationale, il y a aussi l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Sans oublier les infrastructures de transport, essentiellement, d’ailleurs, dans l’aspect rénovation du réseau existant, qui est un investissement pour l’avenir, ni la transition écologique, dont les moyens sont aussi en augmentation.
Je pense, monsieur le sénateur, que, sur ces sujets-là, vous n’êtes pas en désaccord avec nous.
Dans d’autres domaines, il est vrai, nous faisons des choix. Parce que nous ne croyons pas que, pour tenir nos finances publiques et respecter les engagements pris par la France, nous pourrions indifféremment augmenter l’ensemble des budgets. Parce que gouverner, c’est choisir, nous faisons des choix et nous les assumons.
Pour plusieurs politiques publiques, les résultats ne sont pas au rendez-vous ; nous en transformons donc les instruments.
Ainsi, en matière de politique du logement, la décision que nous avons prise de passer à la juste prestation, c’est-à-dire à la « contemporanéisation » du versement des APL, nous permettra d’économiser sur la dépense, sans revenir sur les droits. C’est un choix, et nous l’assumons.
En matière de politique du travail, nous nous reposions jusqu’à présent sur une utilisation massive – et souvent indexée sur le cours des consultations électorales – des contrats aidés. Nous réduisons ces contrats, nous les avons transformés et nous faisons en sorte qu’ils puissent effectivement permettre un retour à l’activité durable.
Monsieur le sénateur, ce budget traduit des choix, des choix cohérents avec ceux que nous avons faits l’année dernière et avec ceux que nous ferons l’année prochaine, des choix cohérents avec les priorités qui ont été présentées aux Français. Cette cohérence, vous pouvez la saluer.
Je tiens à insister sur un élément que, je le crains, seuls les spécialistes des finances publiques comprendront – mais ils sont nombreux au Sénat – : l’importance que nous avons accordée à l’estimation des sommes, à ce qu’on appelle la « sincérisation », à laquelle la Cour des comptes nous avait vivement encouragés, après, peut-être, des relâchements trop prononcés dans le passé – remarquez que je le dis avec mesure.