Je voudrais m’arrêter quelques instants sur des sujets importants, qui ont été l’objet d’intenses discussions dans cette enceinte. Je pense au bien-être animal et à la transition écologique.
En ce qui concerne le bien-être animal, nos discussions ont été vives, mais respectueuses, qu’il ait été question du porc, des œufs, de la volaille ou de l’abattage. Ma ligne est simple : il nous faut avancer ! Il faut que les filières prennent ces sujets à bras-le-corps : c’est indispensable ! Elles se sont engagées dans les plans de filière, et je les suis au plus près. J’attends d’elles qu’elles soient au rendez-vous. L’article 13 bis du projet de loi prévoit d’ailleurs que le Gouvernement remette au Parlement un rapport relatif à la mise en œuvre des plans de filière sur cette thématique précise.
En matière d’enjeux environnementaux, les filières agricoles ont un rôle majeur à jouer, de par leurs choix de production et la maîtrise de leur consommation d’intrants. La démarche agroécologique offre la réponse systémique adaptée.
En effet, pour progresser de manière décisive, il nous faut cesser une bonne fois pour toutes d’opposer agriculture et environnement, reconnaître les efforts consentis jour après jour, année après année, par tous les agriculteurs, mais aussi avoir conscience de l’importance du chemin restant à parcourir et de la complexité de la transition, notamment dans un contexte où les exigences ne sont pas les mêmes dans d’autres pays. Ces difficultés ne doivent pas nous arrêter, bien au contraire.
Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise. Ils ont besoin de trouver leur équilibre économique avec les nouvelles pratiques toujours plus respectueuses des ressources naturelles, plus économes en intrants et en énergie, mais qui requièrent des changements et induisent d’autres types de coûts en termes d’investissements, de main-d’œuvre ou de carburant. Ils ont besoin de recherche et d’innovation. Ils ont besoin de la bienveillance de leurs concitoyens et de la confiance des consommateurs. Les agriculteurs ont besoin d’un environnement porteur. Ils ont besoin d’être accompagnés et soutenus par les transformateurs et les distributeurs, les chambres d’agriculture, les collectivités territoriales, ainsi que par les financeurs, les banquiers et les assureurs. C’est toute l’approche du risque, de la rentabilité, du temps et de l’importance des biens collectifs qu’il faut revoir pour être à la hauteur de ce que la société attend de son agriculture.
Au moment de passer au déploiement de tous les outils que nous avons patiemment construits depuis un an, ce dont nous avons besoin, au fond, c’est d’un retour à l’esprit des États généraux, un état d’esprit dans lequel chacun sait qu’il a sa part à prendre dans la transformation, pour qu’elle assure la pérennité de notre agriculture, sécurise notre souveraineté alimentaire et soit bénéfique à tous.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire en première lecture, le projet de loi fera gagner l’agriculture si nous jouons collectif. Je regrette donc que vous ne vous associiez pas à cet élan.