Intervention de François de Rugy

Réunion du 2 octobre 2018 à 14h30
Politique énergétique — Débat interactif

François de Rugy :

Je vous remercie, monsieur le sénateur Cuypers, de votre question, qui permet d’aborder un sujet qui est moins souvent évoqué lorsque l’on parle d’énergie, celui des carburants renouvelables.

Il faut être concret. D’ailleurs, je préfère, pour ma part, parler d’agrocarburants plutôt que de biocarburants. D’abord, ils ne sont pas toujours très bio, reconnaissons-le, mais, surtout, il faut relever l’origine agricole de ces carburants. Il faut regarder le bilan énergétique global, ainsi que l’impact environnemental global. Vous avez raison de le souligner, s’il s’agit d’importer, en quelque sorte, de la déforestation, donc de créer, dans certains territoires, une perte de capacité à capter du carbone et de conduire à une agriculture intensive, qui tue la biodiversité, ce n’est pas un bon calcul. Il faut voir quelles sont nos propres ressources.

Nous avons en effet, en France, une filière, qui est aidée et soutenue. Nous comptons bien, dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie, fixer un certain niveau de carburants renouvelables dans les transports, qu’il s’agisse des agrocarburants, des gaz issus de la méthanisation des déchets ou de l’électricité renouvelable. Nous étudierons concrètement les différents leviers susceptibles d’être actionnés pour favoriser le développement de cette filière, tout en restant évidemment raisonnables quant à l’impact sur les cultures agricoles en général et au coût de cette filière qui, je le répète, s’est développée en France grâce à un certain nombre de subventions. Si cela pouvait être compréhensible pour amorcer la filière, il convient de voir si cela peut perdurer dans son déploiement. Quoi qu’il en soit, dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie, il y aura une place pour une part de carburants renouvelables.

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