Monsieur le sénateur Genest, vous avez tout à fait raison de souligner l’opportunité que représentent les énergies renouvelables pour notre territoire, notamment nos campagnes. C’est en effet là que l’on peut aujourd’hui développer l’éolien terrestre et des parcs solaires au sol, même s’il faut évidemment veiller à ce que ce ne soit pas au détriment des terres agricoles, ainsi que la méthanisation, la biomasse de proximité grâce à la ressource du bois. D’ailleurs, le défi que nous avons à relever consiste à beaucoup mieux structurer en France la filière bois-énergie et la filière bois-construction, avec une meilleure exploitation et, bien sûr, une exploitation durable de nos ressources forestières.
Concernant la question de freins divers et variés au développement de l’éolien, vous le savez comme moi – vous êtes un homme d’expérience –, nombreux sont ceux qui se sont ingéniés à en inventer de nouveaux dans différentes assemblées, celle à laquelle j’ai appartenu pendant onze ans comme celle dans laquelle je m’exprime aujourd’hui. Il n’y a pas si longtemps, certains voulaient ajouter une distance d’un kilomètre entre les éoliennes et les habitations, alors qu’une distance de 500 mètres est déjà prévue ! Autant dire que la carte se réduisait comme peau de chagrin.
La problématique que vous soulevez pour ce qui concerne l’armée de l’air est réelle. Mon prédécesseur y avait travaillé, et je vais reprendre le travail avec le ministère de la défense parce qu’il faut que l’on soit cohérent. Moi qui ai été membre de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale pendant cinq ans, j’ai personnellement un peu de mal à comprendre que l’entraînement des pilotes de l’armée de l’air doive se faire sur un terrain totalement dégagé. Si ces derniers devaient intervenir demain sur des théâtres d’opérations où se trouvent des éoliennes, il vaudrait mieux qu’ils y soient préparés. Il en est de même bien sûr pour les radars.
Pour ce qui concerne la question des frais de raccordement, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a déjà raccourci les délais. L’un de mes premiers actes importants a été de signer un arrêté relatif à toutes les mesures de simplification issues du groupe de travail, créé voilà un peu plus d’un an et qui avait été piloté par Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès de mon ministère, lequel permet de simplifier les procédures relatives au développement de l’éolien terrestre.