Intervention de Maurice Gourdault-Montagne

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 octobre 2018 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Audition de M. Maurice Gourdault-montagne secrétaire général du ministère de l'europe et des affaires étrangères

Maurice Gourdault-Montagne, secrétaire général du ministère de l'Europe et des affaires étrangères :

J'ai déjà entendu ces arguments...

Monsieur Bockel, sur l'évaluation des réductions déjà effectuées et des priorités qui nous sont fixées, nous travaillons en continu en vue de trouver la meilleure façon, avec les moyens dont nous disposons, de mener cette politique étrangère dans laquelle il y a un souffle qui passe. Pour le moment, grâce à l'esprit combatif et motivé des agents, nous sommes toujours parvenus à nos fins.

Monsieur Todeschini, nous allons continuer à travailler sur les OPEX et avons prévu dans le budget les sommes nécessaires. Nos engagements à l'égard des organisations internationales ne sont pas remis en cause et connaissent même une légère augmentation. Quant à notre réseau consulaire, nous attendons de voir le retour de nos ambassadeurs qui, en concertation avec les consuls, décideront de la conduite à tenir. On peut s'interroger sur l'utilité de certains postes à gestion simplifiée qui concernent une seule personne dépourvue de tout moyen de locomotion et de réception. L'impact de leur action est-il à la mesure de leurs efforts ? Nous essayons de faire au mieux et tirons les conséquences du retour des consultations réalisées par nos ambassadeurs dans le cadre de cette réforme.

Monsieur Devinaz, nous espérons bien qu'il n'existe aucune déconnexion entre les ambitions et les moyens diplomatiques. Au sein même du ministère, une concertation intense a lieu avec le ministre, via son cabinet, pour mener au mieux notre action. Nous n'en sommes pas encore au niveau plancher, mais à force de dire tous les ans que « nous sommes à l'os » alors que nous continuons à agir, nous ne sommes plus crédibles.

Monsieur Yung, faut-il modifier le réseau consulaire ? La question se posera nécessairement à un moment. J'ai aussi parlé du service à rendre aux Français, de notre mission de service public qui a été fixée dans le programme Action publique 2022. Nous allons aussi nous appuyer sur ce point d'appui pour nous adapter aux 25 millions de touristes français. En un an, 110 157 actes d'état civil ont été réalisés, dont 15 507 ont été dressés par les consulats, ce qui représente un travail considérable. À cela, il faut ajouter 684 changements de nom, 93 966 actes transcrits. Les Français de l'étranger attendent ce service ; à nous de voir, selon les possibilités offertes, la meilleure manière de le rendre, car dans les grands pays où les Français sont nombreux, la demande est forte. Le dialogue que nous entretenons avec les élus, en particulier les sénateurs représentants les Français de l'étranger, est extrêmement utile pour fixer des priorités conjointement avec la représentation nationale.

Madame Conway-Mouret, je vous remercie de vos propos sur l'effort de modernisation constante du ministère des affaires étrangères. Vous y avez d'ailleurs pris votre part à l'époque. Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères fait encore l'objet de clichés désuets - Rocher Ferrero, bien que sympathique, nous a fait beaucoup de tort... C'est pourquoi M. Le Drian est très soucieux de changer cette image. Nous sommes souvent méconnus, et parfois dépréciés. Je suppose que les sénateurs voient bien notre action sur le terrain. Néanmoins, nous avons formulé un certain nombre de propositions, qui ont été mentionnées par le ministre dans son discours de clôture de la Conférence des ambassadeurs. Nous allons organiser des cycles de conférences internes au Quai d'Orsay et créer un institut diplomatique et consulaire élargi, un peu sur le mode de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), afin de donner à des parlementaires, journalistes ou industriels, mais également à d'autres corps de l'État, une idée précise de l'exercice de la diplomatie. Quelques déplacements pourraient être organisés, tels que la participation à une session du Conseil de sécurité, à des négociations au sein de l'Union européenne ou à la préparation d'une visite présidentielle. Mesdames, messieurs les sénateurs, nous comptons sur vous pour nous aider !

Quant aux licenciements éventuels d'ADL qui peuvent être parties prenantes de notre action, ce n'est pas la voie que nous avons choisie. La transformation en ADL n'est pas toujours possible dans certains pays pour des raisons de sécurité, car ces personnels peuvent représenter des éléments de vulnérabilité au sein d'une ambassade. Sur ce point, nous demandons aux ambassadeurs de prendre la meilleure décision en fonction du contexte.

Madame Prunaud, monsieur Roger, nous avons fermé l'Institut français de Naplouse pour des raisons de sécurité, car la situation est extrêmement dégradée. En revanche, l'Institut de Ramallah, dans la bande de Gaza, fonctionne très bien. Le consulat général à Jérusalem ne sera pas affecté par ces mesures, car il fait partie de ces postes sensibles.

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