En cette fin de semaine, nous aurons une journée de prestations sociales. Cela signifie qu'un grand nombre de femmes et d'hommes vont venir dans les bureaux de poste retirer 10, 12, 13 euros le matin et, le soir, déposer 3 ou 4 euros. Nous sommes les seuls à faire cela. Nous sommes la banque de tous : nous accueillons des migrants, plus de la moitié des clients nouveaux sont des chômeurs. Nous sommes extrêmement fiers d'assumer cette mission de service public.
Nous sommes plus de 1 200 à nous occuper des personnes morales à la Banque Postale, et nous avons fait l'année dernière plus de 550 millions d'euros de chiffre d'affaires sur ce marché.
Nous sommes présents comme banquier actif dans plus de 43 % des entreprises du CAC 40 et dans plus de 60 % des entreprises SBF120. Nous installons partout sur le territoire des centres d'affaires entreprises - peut-être à contre-courant de certains concurrents - pour être à proximité des PME et des ETI, des toutes petites entreprises et des professionnels. Nous y installons des commerciaux, et ils peuvent être des relais de croissance pour pérenniser des bureaux de poste. Chaque année, La Banque Postale dispense plus de 350 000 jours de formation. Nous transformons un facteur ou un guichetier en chargé de clientèle bancaire professionnel : on peut construire des carrières pour aller vers des métiers très différents, pérennes et à valeur ajoutée. De cela aussi, nous sommes fiers.
Il nous manque une dimension internationale. Nous sommes d'abord sur notre territoire, d'abord dans notre pays. La croissance des crédits octroyés aux entreprises est très forte. Notre banque en ligne sera déployée dans les bureaux de poste à la fin du printemps 2019. Elle est en production depuis deux jours, et nous allons la tester longuement pour éviter les bugs. Elle permettra d'ouvrir un compte en quelques minutes. Elle sera citoyenne, et nous l'animerons en permanence par des projets - c'est pourquoi nous avons acquis l'an dernier KissKissBankBank.
Enfin, nous avons adapté l'ensemble de nos procédures en vue de respecter scrupuleusement les obligations de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Il en va de la responsabilité pénale des équipes.
S'agissant du rapprochement avec CNP assurances : l'opération ne modifiera pas la nature de notre groupe. La CNP est une magnifique compagnie d'assurance, principalement d'assurance-vie. Il y a cinq ans, notre partenaire dans la CNP, le groupe BPCE, a choisi de sortir de l'activité d'assurance-vie de la CNP pour l'exercer en propre. C'est le fait générateur de l'ensemble des évolutions observées depuis. Cette compagnie d'assurance doit aujourd'hui préserver son modèle à partenaires multiples. Il est impensable, sans une importante destruction de valeur, que la CNP devienne captive de La Banque Postale. La CNP est composée de 5 000 personnes dont 3 500 en France, quand le groupe La Poste en emploie plus de 250 000 et l'écosystème La Banque Postale entre 45 000 et 50 000. S'agissant de la gestion des effectifs et des métiers, aucun fait ne vient modifier la nature de nos relations. Le bilan de la CNP est effectivement proche du double de celui de La Banque Postale, mais la gestion de bilan ne concerne que les directions financières.
En revanche, il y a un avantage considérable pour la CNP dans l'opération : c'est la clientèle dont La Banque Postale dispose déjà en matière d'assurances. En vue de se développer à l'international, il est très important que nous disposions d'une assise domestique suffisante. C'est un des éléments porteurs du modèle de bancassurance, qui est celui de l'ensemble de nos concurrents en France. S'agissant de la présence territoriale, si les banques françaises, et La Banque Postale dans le groupe La Poste au premier chef, garde un réseau aussi dense, alors que les fermetures d'agences bancaires s'accélèrent dans tous les pays, c'est bien grâce à ce modèle de bancassurance, l'assurance ayant un rôle clé dans la rentabilité d'un réseau bancaire physique. La cohérence de l'ensemble de l'opération est donc également au soutien des territoires.