Intervention de Jacques-Bernard Magner

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Débat interactif

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, les premiers effets de la réforme du nouveau baccalauréat de 2021 vont se faire sentir dès cette année scolaire 2018-2019. En effet, les lycéens qui sont entrés cette année en classe de seconde devront faire un choix au troisième trimestre pour leur passage en première.

La réforme du baccalauréat que vous présentez, monsieur le ministre, met en place un examen resserré autour de quatre épreuves écrites, dont le français et la philosophie, et d’un grand oral. Elle supprime les séries L – littéraire –, ES – économique et sociale – et S – scientifique – dans la voie générale. À la place, les lycéens choisiront trois matières principales, appelées « spécialités », puis deux seulement en terminale, qui feront l’objet d’épreuves écrites finales. En outre, la réforme prévoit une dizaine de spécialités, depuis « art » jusque « numérique et sciences informatiques », en passant par « langues et littératures étrangères ».

Monsieur le ministre, tous les établissements pourront-ils proposer la totalité de l’offre et les lycéens vont-ils vraiment pouvoir choisir librement les trois matières, en panachant des disciplines scientifiques avec d’autres, plus littéraires, ou bien va-t-on avoir des triplettes toutes faites et imposées ? Je crains qu’il n’y ait un important hiatus entre le discours généreux qui a mis en avant le choix des élèves et la réalité contrainte que l’on commencera à connaître au début de l’année 2019…

Comment informer et conseiller les jeunes dans leur orientation si l’on ne connaît pas déjà le contenu des disciplines que le Conseil supérieur des programmes doit finaliser avant le début de l’année 2019, voire plus tôt, si je ne me trompe pas ? Ou alors, mais je n’ose le penser, le ministère aurait-il des programmes tout prêts et utiliserait-il le Conseil supérieur des programmes pour une pseudo-concertation déjà bien préparée ?

Enfin, comme l’a dit mon excellent collègue Pierre Ouzoulias, n’a-t-on pas fait les choses dans le désordre en lançant Parcoursup dès la rentrée de 2018, avant la réforme du bac de 2021 ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion