Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Débat interactif

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice, je vous remercie de m’offrir l’occasion d’approfondir cette question, que j’ai brièvement évoquée tout à l’heure.

Un nouveau baccalauréat donne un signal à l’ensemble du système scolaire, dès la classe maternelle – j’insiste sur ce point –, avec un impact sur la conception des programmes et les recommandations pédagogiques.

Pour citer un exemple extrême, les Assises de l’école maternelle, qui se sont tenues voilà quelques mois, ont mis l’accent sur la confiance en soi et la capacité à s’exprimer dès l’école maternelle. C’est donc un signal que nous envoyons à tout le système scolaire.

D’ailleurs, ce signal vaut pour les disciplines en tant que telles, mais aussi pour l’ensemble des activités. Je pense à l’éducation artistique et culturelle, qui prend une dimension nouvelle. Voilà deux semaines, la ministre de la culture et moi-même avons annoncé notre stratégie en la matière. Cette stratégie a clairement identifié l’oral comme un élément essentiel, d’où l’accent mis, en particulier, sur les pratiques théâtrales.

J’ai annoncé, à cette occasion, que l’enseignement du français serait renforcé en classe de troisième, à hauteur d’une demi-heure supplémentaire. Il s’agit justement de consacrer plus de temps à l’entraînement à l’argumentation en classe de troisième. Cela permettra d’ailleurs de faire d’une pierre plusieurs coups, l’enseignement du français s’étant effiloché sur le plan quantitatif dans les classes de collège ces dernières années, comme beaucoup nous l’ont signalé.

Cette mesure s’accompagnera également d’une évolution des programmes, y compris de français, cette fois-ci au lycée. Nous attendons les nouveaux programmes pour la fin du mois d’octobre.

J’en profite pour dire qu’ils n’ont pas été pré-écrits par mes soins ! Au reste, imaginer que je puisse rédiger des centaines de pages en la matière serait présumer de mes capacités de travail… C’est presque un hommage rendu à ma personne ! §La réécriture des programmes est le fruit d’un travail collectif, auquel plus de quatre cents personnes contribuent.

La réforme du baccalauréat est un signal envoyé sur les compétences nécessaires. C’est aussi un enjeu de justice sociale. On dit parfois que l’oral est discriminant socialement. Ceux qui l’affirment devraient souvent se montrer plus subtils, mais le fait est que, précisément parce que l’oral est éventuellement discriminant entre les élèves, il faut préparer les élèves, tout au long de leur scolarité, à être bons en la matière.

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