Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le baccalauréat fait partie de notre paysage depuis plus de deux siècles. Autant dire qu’il constitue désormais une véritable institution, dont chaque famille s’est saisie, d’autant plus depuis la massification de l’accès à ce diplôme, décrétée au beau milieu des années quatre-vingt.
Réformer le baccalauréat, c’est donc s’adresser à chacune de ces familles concernées à plus ou moins long terme par ce diplôme, qui a nécessairement un avis sur toute mesure en modifiant l’accès. Mais réformer le baccalauréat, c’est aussi s’adresser aux professeurs, qui appliquent bon gré mal gré les différentes réformes voulues par les ministres qui se succèdent.
Il n’est pas question pour moi de trancher la question du niveau qui monte ou qui baisse. Néanmoins, il n’est pas possible d’occulter le désarroi de ces professeurs qui constatent que, globalement, les élèves obtenant ce premier diplôme de l’enseignement supérieur sont de moins en moins armés pour affronter ce dernier.
Les professeurs émettent également quelques inquiétudes sur la disparition des séries. Vous le savez, certaines filières de l’enseignement supérieur sont organisées en fonction du baccalauréat que l’on a obtenu. Pour illustrer mon propos, je prendrai l’exemple, que nous connaissons bien tous les deux, monsieur le ministre, des classes préparatoires aux grandes écoles de commerce et de management.
Ma question est simple : si, demain, les séries S et ES disparaissent, comme la réforme le prévoit, quel est l’avenir des classes préparatoires ECE – économiques et commerciales, option économique – et ECS – économiques et commerciales, option scientifique ? Est-il envisagé de fusionner ces deux séries, de faire de grandes classes à quarante-huit étudiants, dont on sait qu’elles sont beaucoup moins efficientes, ce qui permettrait, au passage, de réaliser de substantielles économies d’échelle ?