Intervention de Françoise Cartron

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Débat interactif

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

La réforme du bac ! On en parle, on en parle, on en parle, et cela depuis des années… Enfin, aujourd’hui, le chantier est lancé ! Comme cela a été rappelé précédemment, cette réforme était réclamée et attendue par nombre de nos concitoyens, avec un objectif que vous avez affirmé, monsieur le ministre : que le lycée devienne réellement un tremplin pour la réussite de tous les élèves.

En effet, notre réalité est la suivante : seuls quatre enfants d’ouvriers non qualifiés sur dix aujourd’hui sont bacheliers. Ces écarts sont plus importants encore pour les filières dites « d’excellence » : quelque 41 % des enfants de cadres supérieurs obtiennent un bac S, contre seulement 5 % des enfants d’ouvriers non qualifiés.

J’insisterai sur la nécessaire lisibilité de la nouvelle « architecture » pour l’ensemble des élèves et leurs familles, en particulier en ce qui concerne le choix des spécialités. La vigilance s’impose en effet sur les « stratégies scolaires » mises en place par les familles dans le choix des nouveaux parcours individualisés.

J’ai pu le constater ces dernières années, les dispositifs de carte scolaire, les acteurs en charge de leur mise en œuvre, leur appropriation ou non par les parents peuvent renforcer – ou non – les inégalités sociales face à l’école. J’avais d’ailleurs dressé ce constat dans un rapport de 2012, qui est malheureusement resté sans suite.

Alors que les lycées devraient laisser le libre choix de la combinaison des spécialités à l’élève, alors que le recteur sera le garant de la bonne répartition et de l’équilibre des spécialités sur le territoire, alors qu’un premier trimestre doit être dédié à l’accompagnement dans la construction du projet, il est très clair que des politiques de régulation et d’accompagnement sont primordiales.

Ma question est la suivante : quel budget et quels outils de régulation le Gouvernement entend-il développer afin d’éviter que certains enfants ne soient défavorisés ou victimes d’un déficit d’information ?

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