Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Débat interactif

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice, vous me demandez de faire vite et bien. Le sénateur Ouzoulias me demande, lui, de me hâter lentement… Je crois que le Gouvernement est sur une ligne d’équilibre entre des impératifs de rapidité et des impératifs de sérénité ! C’est un élément majeur.

Je rappelle que la réforme du bac a été annoncée pour 2021 par le Premier ministre en juin 2017. Quatre années pour agir, ce n’est pas de la précipitation, même si le compte à rebours est assez soutenu sur le plan du rythme comme du contenu. Il était difficile de faire plus dense, mais il était aussi impossible de faire plus lentement ou plus rapidement.

Nous tenons donc la ligne d’équilibre en ce qui concerne la temporalité. Bien entendu, vous avez entièrement raison : l’ensemble de cette logique réclame une évolution de notre système d’orientation, évolution dont nous avions de toutes les façons besoin. Cette évolution est amorcée, mais elle ne sera pleinement mûre qu’au fil de la réforme.

Quels sont les éléments de cette évolution de l’orientation ? Elle passe, là aussi, par une vision fondée davantage sur un continuum. Si l’on souhaite plus d’équité sociale, il faut mettre l’accent dès la classe de sixième sur les enjeux d’orientation et continuer ainsi jusqu’en terminale, voire au-delà. Cela signifie que ce continuum ne se développe pas uniquement dans le temps, mais aussi dans l’espace.

L’ensemble des acteurs doit être mobilisé, et pas uniquement les spécialistes de l’orientation. Cela apparaît clairement avec le deuxième professeur principal en classe de terminale et cela figure aussi dans les textes, qui ne changeront pas sur ce point. Ils prévoient déjà que les professeurs doivent se mobiliser pour jouer ce rôle. Ceux-ci le jouent d’ailleurs auprès des élèves, non parce qu’ils seraient omniscients en matière d’orientation, mais parce qu’ils connaissent leurs élèves et peuvent les aider dans leurs choix.

L’élément fondamental de transformation, c’est aussi l’alliance de l’éducation nationale avec les régions, que j’ai présentée ici même. Elle donnera ses premiers résultats cette année en classe de seconde, avec la mise en place des cinquante-quatre heures, qui seront l’occasion pour les régions de s’investir. C’est également l’arrivée des nouveaux outils numériques, souvent partagés avec les régions. Quelques régions, comme l’Île-de-France ou la Nouvelle-Aquitaine, ont par exemple développé des outils très intéressants et utiles.

Un site internet dédié contribuera également à l’information des élèves. Bref, c’est tout un spectre de mesures que nous allons déployer jusqu’en 2021.

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