Effectivement, cette citation trouve ici toute sa pertinence, car il convient de renforcer l’autonomie des établissements. À mes yeux, elle doit être accrue par la réforme, plus fortement d’ailleurs que celle des collèges. Il s’agit de deux autonomies différentes, auxquelles il faut penser, en contrepoint de l’autonomie de l’élève que nous voulons renforcer.
Nous nous inscrivons de plus en plus dans une logique dans laquelle la première partie de la vie de l’élève, qui va de la maternelle jusqu’à la fin du collège, est destinée à l’acquisition d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture. La seconde partie de la vie de l’élève commence en classe de seconde, à une époque où il devient un préadulte, se responsabilise et fait des choix. Certes, il peut commettre des erreurs, mais il bénéficie d’un maximum d’opportunités en termes de passerelles et il est accompagné. Telle est clairement notre philosophie.
L’autonomie des lycées doit se trouver renforcée. Le processus dont nous parlons depuis tout à l’heure invite à la créativité. C’est ce que j’explique aux proviseurs dans toute la France – j’en ai rencontré hier à Nancy, j’en verrai demain à Angers. Le message est le suivant : d’ici au mois de janvier prochain, ils auront la possibilité de formuler leur projet éducatif, de discuter avec le rectorat et de mettre ainsi sur pied le projet original qu’ils ont envie de développer, avec leur équipe. Cela créera une nouvelle atmosphère dans les lycées ; c’est en tout cas ce que nous souhaitons. L’objectif est de mettre le lycéen dans une situation de choix beaucoup plus vaste.
Ces choix nouveaux posent, comme vous l’avez souligné, des questions en termes de ressources humaines. Ce problème est plus important dans les disciplines complètement nouvelles. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les sciences informatiques, qui sont l’une des grandes innovations de la réforme. Nous mettons en œuvre un vaste plan de formation pour répondre aux besoins.
Ces choix nouveaux posent également des questions en termes d’articulation avec les autres disciplines, comme les mathématiques. Là aussi, tout est planifié, et la réforme se mettra graduellement en place, au fil du temps. Autrement dit, la spécialité « sciences informatiques » s’implantera de plus en plus au cours des prochaines années.