Intervention de Laure Darcos

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Débat interactif

Photo de Laure DarcosLaure Darcos :

Monsieur le ministre, nul ne peut le nier, aujourd’hui, le baccalauréat est à bout de souffle. Trop d’épreuves, une organisation complexe pesant sur la vie des établissements et le travail des élèves, un diplôme sans réelle valeur et ne garantissant pas la réussite dans l’enseignement supérieur : tout plaidait pour une réforme de grande ampleur.

La réforme que vous proposez à l’horizon de 2021 peut être un atout pour nos jeunes. La nouvelle organisation des études appelle toutefois l’élaboration de nouveaux programmes d’enseignement. C’est la raison pour laquelle vous avez saisi le Conseil supérieur des programmes, qui a d’ores et déjà constitué une quarantaine de groupes d’experts ayant pour mission de concevoir des projets pour les quatre-vingt-deux nouveaux programmes prévus pour le futur lycée.

Il s’agit d’une procédure longue, d’autant plus que les enseignements traditionnels vont être modifiés en profondeur, que la fin des séries générales bouleversera le contenu des matières et que de nouveaux enseignements verront également le jour. Je renouvelle mon soutien à la présidente du CSP, Souâd Ayada, mais j’espère que les tensions internes ne ralentiront pas le rétroplanning de ces programmes. Car, pour les éditeurs de livres scolaires, une véritable course contre la montre est engagée.

Nul n’ignore en effet la place du livre scolaire lors d’une réforme d’ampleur ; il constitue le premier outil de mise en œuvre opérationnelle de cette réforme, auquel les enseignants se réfèrent prioritairement par rapport au Bulletin officiel.

Avec la décentralisation, il ne m’a pas échappé que les régions sont en première ligne pour financer les manuels scolaires papier au lycée. En 2019, il leur faudra intégrer le coût de la réforme sur deux niveaux, seconde et première, pour la voie générale et technologique et sur un niveau pour la voie professionnelle. Selon les estimations de Régions de France, le coût total de la réforme pour un équipement complet des élèves des voies générale et technologique sur deux ans et trois niveaux s’élèvera à plus de 300 millions d’euros. À titre d’exemple, la région Île-de-France devra débourser 30 millions d’euros.

Nous leur devons, bien entendu, une visibilité totale à court terme, afin qu’elles déterminent aussi exactement que possible leur politique de soutien en la matière. Je crois savoir que les éditeurs sont en contact avec chacune des régions et sont prêts à fournir conjointement des manuels papier et/ou numériques.

Ma question sera précise, monsieur le ministre : à quelle date les programmes définitifs seront-ils publiés, et ce calendrier permettra-t-il à tous les partenaires de l’éducation nationale – enseignants, familles, libraires, régions – de disposer, dès la rentrée de 2019, des nouveaux manuels et ressources pédagogiques ?

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