Madame Darcos, votre question va me permettre de compléter ma réponse à M. Brisson.
Si je reculais devant les organisations syndicales ou les lobbies à chaque occasion, cela se verrait et cela se saurait, et nous ne serions même pas là pour parler de la réforme du baccalauréat ! C’est clairement en fonction de choix d’équilibre et de maturité que nous avons retenu ces options. D’ailleurs, le rapport Mathiot ne préconisait pas 40 % de contrôle continu. Nous avons introduit 10 % de contrôle continu, ce qui constitue déjà une avancée très intéressante.
Pour ce qui concerne les manuels scolaires, il existe des problèmes structurels, qui ne sont pas liés à la réforme du baccalauréat et des programmes du lycée. Quant à cette réforme, comme toutes celles qui touchent aux programmes, elle suscite des interrogations, ce qui est bien normal.
Pour répondre précisément à votre question, madame la sénatrice, le rythme est parfaitement tenu. Le CSP fait bien son travail, ce qui agace peut-être certaines personnes. À la fin du mois d’octobre, les programmes élaborés par tous les groupes de travail, qui sont tout à fait mixtes et composés de personnalités diverses, seront remis. Ils seront publics et feront l’objet d’une consultation au cours du mois de novembre.
L’ensemble de la société française, notamment les professeurs, sera alors en situation d’analyser ces propositions et de formuler des observations, lesquelles seront pleinement prises en compte, afin que les programmes définitifs soient élaborés tout au long du mois de décembre. Cela signifie que dès maintenant, ou à la fin du mois d’octobre au plus tard, les éditeurs peuvent prendre connaissance de ce qui se dessine. En réalité, ils sont déjà en contact avec le CSP pour avoir les premières tendances et faire travailler les équipes.
Ce calendrier correspond à de précédentes situations, qui avaient obligé les éditeurs à réagir avec une certaine rapidité, mais c’est parfaitement faisable.
Sur le plan du financement, des transformations sont nécessaires. La question du coût s’est toujours posée. Nous travaillons à ce qu’il soit considéré comme un investissement. Vous avez cité l’exemple de la région Île-de-France : nous dialoguons avec elle et avec d’autres pour voir comment cela peut être mis en place.
Ce coût, tout à fait supportable, doit être considéré selon moi comme un investissement, d’un point de vue tant philosophique que budgétaire. C’est aussi une occasion de modernisation ; je pense à la région Grand Est et à ses initiatives en matière de mixité des ressources numériques et des ressources papier.