Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Débat interactif

Jean-Michel Blanquer :

Monsieur Paccaud, votre question étant dans le prolongement de la précédente, je formulerai une réponse voisine : nous allons dans le sens de l’authenticité, de la sincérité et de la fin d’une forme d’inflation dont vous avez pointé les inconvénients. Encore une fois, c’est lorsque le nouveau baccalauréat sera parvenu à maturité que l’on pourra vraiment répondre à votre question.

Il ne faut pas caricaturer la situation actuelle. L’harmonisation est absolument indispensable pour créer de l’objectivité et davantage de justice entre les différents jurys. Il est exact qu’il peut se produire parfois des « phénomènes ascensionnels », qui n’ont jamais recueilli pleinement mon assentiment, et que nous devons revenir à une certaine raison en la matière.

Il est tout à fait souhaitable qu’une grande majorité de nos enfants et adolescents réussissent à passer la barrière du baccalauréat. Sans éprouver de la nostalgie par rapport aux temps anciens, dont on pourrait pointer les inconvénients, on peut convenir qu’il est tout à fait normal, au XXIe siècle, de mener la plus grande partie de la population jusqu’à ce niveau.

C’est d’autant plus vrai qu’il y a une grande diversité de baccalauréats. N’oublions pas que l’objectif des 80 % d’une génération inclut en réalité le baccalauréat général, le baccalauréat technologique et le baccalauréat professionnel. Il n’y a donc rien d’anormal qu’une nation moderne ait un très fort pourcentage de ses enfants réussissant un tel diplôme de fin d’enseignement secondaire et de début d’enseignement supérieur. Tel est l’objectif que nous visons.

L’un des sens de la réforme est l’authenticité. Le contrôle continu et les disciplines de spécialités s’inscrivent totalement dans cette logique. Par définition, le contrôle continu crée une objectivité et une authenticité de terrain. Par ailleurs, on peut attendre de ces spécialités une montée du niveau, puisque les élèves auront davantage approfondi leurs connaissances et choisi leurs matières, lesquelles seront plus en relation avec leur désir d’enseignement supérieur.

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