Intervention de Catherine Morin-Desailly

Réunion du 3 octobre 2018 à 14h30
Réforme du baccalauréat — Conclusion du débat

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly :

Je vous remercie, monsieur le ministre, de vous être prêté à cet exercice quelque peu contraint par le temps. Nous sommes parfois un peu frustrés de ne pas pouvoir développer notre raisonnement, et vous-même l’êtes sans doute de ne pas avoir pu répondre dans le détail à l’ensemble des questions qui étaient posées.

Vous avez réaffirmé la nécessité que le baccalauréat soit un tremplin pour l’enseignement supérieur. Au Sénat, nous souhaitons qu’il soit, plus largement, un tremplin pour la réussite et l’épanouissement des élèves, ainsi que pour leur insertion professionnelle. C’est ce qui nous rassemble aujourd’hui. Quel que soit notre territoire, que l’on soit issu des grandes villes, du milieu rural, d’un pays étranger – je remercie Claudine Lepage d’avoir posé une question sur les lycées français de l’étranger et le baccalauréat passé hors de France – ou d’outre-mer, il nous paraît important que l’équité de cette épreuve soit assurée.

Vous l’avez compris, l’équité territoriale est le maître mot ici, au Sénat. Nous voulons donc que soient réunies les conditions de la réussite de cet examen dans sa nouvelle formule.

Je souhaite seulement attirer votre attention sur quelques points restés en suspens. Nous auditionnerons le 9 octobre Mme Frédérique Vidal, que nous avons déjà entendue en juillet dernier, sur le bilan de Parcoursup, car nous voulons faire un deuxième point d’étape. Ce sera l’occasion d’approfondir la question du calendrier, qu’il nous semble nécessaire d’affiner et de préciser. Ainsi, entre le moment où se déroulent les premières épreuves, au retour des vacances de printemps, et le début des vœux, les élèves auront-ils la garantie d’avoir leurs résultats avant de formuler leurs vœux ? Nous serons attentifs aux réponses qui nous seront apportées.

Autres points restés en suspens : les conséquences pour les classes préparatoires et sur l’autonomie des établissements. Monsieur le ministre, je propose à mes collègues de vous adresser leurs questions, si vous n’avez pas eu le temps de répondre aux sujets qui les préoccupent.

En tout état de cause, nous serons très attentifs à cette réforme. Nous souhaitons travailler sur sa cohérence avec les autres réformes engagées, notamment celle de Parcoursup. Il y a une frustration à ne pas avoir eu ce débat bien en amont des décrets parus au mois de juillet dernier. Néanmoins, l’agenda parlementaire législatif était tellement contraint que nous n’en avons pas eu le temps. Nous mettrons à profit les semaines et les mois prochains pour poursuivre la réflexion.

La réussite de cette nouvelle épreuve du baccalauréat sera aussi liée aux moyens budgétaires – je parle sous le contrôle de notre nouveau rapporteur pour les crédits de la mission « Éducation ». Nous souhaitons y voir un peu plus clair sur les conditions requises pour mettre en œuvre la réforme. Nous voulons également approfondir la question, soulevée par Sonia de la Provôté, de l’orientation des élèves. Notre commission a fait un important travail sur ce sujet ; tout est lié.

Nous souhaitons également réfléchir à la réforme de la scolarité que vous avez annoncée. Ce sujet recouvre la scolarité obligatoire des enfants de trois ans, mais aussi la question de l’enseignement. Je veux de nouveau saluer, à cet égard, l’excellent travail de nos collègues Max Brisson et Françoise Laborde. Si le baccalauréat est amené à changer de forme, sans doute faut-il aussi questionner une fois encore les enseignements, le métier de professeur et l’autonomie des enseignements. La loi sera l’occasion d’approfondir ce sujet, qui me semble de prime importance.

J’ai certainement oublié d’évoquer des points, mais le débat se poursuivra. Nous devons d’ailleurs vous auditionner très prochainement, monsieur le ministre, pour évoquer les questions budgétaires. Je vous remercie encore d’avoir été présent parmi nous cet après-midi.

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