Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, l’avenir de notre industrie automobile dépendra de sa capacité à innover et à s’adapter au développement du véhicule électrique, mais aussi à prendre en compte les enjeux du développement durable.
C’est pourquoi, madame la secrétaire d’État, je vous interroge sur le bouleversement qui s’annonce et qui sera tout aussi radical que le passage de la machine à vapeur au moteur à explosion.
Je me réjouis de constater que le véhicule électrique va prendre toute sa place, avec une part de marché qui va bondir de 1 % à 30 % d’ici à 2030. Autant dire que les constructeurs, mais également les garagistes, les équipementiers et les pétroliers vont affronter un véritable big bang, une révolution importante pour répondre à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la diminution de la dépendance énergétique au pétrole du secteur des transports et à l’amélioration de la qualité de l’air en milieu urbain.
Cette révolution va s’accompagner d’une incroyable révolution économique, puisque, en termes d’emploi automobile, la fabrication d’un véhicule hybride nécessitera, selon les constructeurs, 50 % de temps en plus que pour un véhicule thermique, soit un coût du véhicule plus élevé.
Si les véhicules électriques sont propres, leur fabrication, avec les matériaux qui composent les imposantes batteries et les métaux rares de la partie électronique, ne l’est pas vraiment. En effet, les batteries au lithium des voitures électriques contiennent des matériaux polluants, ce qui implique de proposer leur recyclage, dans le cadre de la protection de l’environnement.
Pour que la voiture électrique soit vraiment intéressante sur le plan environnemental, il est primordial de mettre en place des filières de recyclage des batteries. Aussi, dans le cadre de la mission d’information que j’ai présidée en 2016 sur le devenir des composants des téléphones mobiles, il a été souligné l’insuffisance de la collecte des téléphones inutilisés, puisque 100 millions de téléphones dorment dans les tiroirs des Français. Seuls 15 % des téléphones portables usagés sont collectés.
C’est pourquoi la mission a effectué plusieurs propositions visant à mettre en œuvre une stratégie nationale de recyclage des métaux, en s’inspirant des deux déplacements effectués auprès d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire dans les Deux-Sèvres et d’un site industriel de recyclage des métaux précieux à Anvers.
Avons-nous bien prévu la mise en place de filières de recyclage pour les batteries du véhicule électrique ?