Ce rapport fait suite à de nombreux travaux. Certes, certains scientifiques, dont je ne partage pas l'opinion, expliquent qu'ils sont contre ces travaux et que le climat est régulé par de grands cycles sur lesquels l'activité humaine influence peu. Pour ma part, je pense que l'on peut agir. Dans la métropole de Lyon, dont je suis élue, nous avons mis en place depuis maintenant plus de 15 ans des actions : des plans climat, un plan de protection de l'atmosphère, des agendas 21. Toutefois, comme l'ont déjà indiqué plusieurs collègues, comment fait-on pour que les citoyens changent leurs pratiques ? Encore faut-il être convaincu que certains changements de pratiques ne sont pas de fausses bonnes idées. Je pense notamment aux panneaux photovoltaïques qui ont au final été plus une aubaine financière qu'autre chose, pour lequel nous avons soutenu artificiellement le prix de l'électricité.
Hier, j'ai signé, et je m'en réjouis, un document instaurant des zones à faibles émissions. Cela me rappelle un projet sur lequel j'avais travaillé il y a quinze ans avec d'autres collègues : les zones d'actions prioritaires pour l'air (ZAPA). Au final, ce projet a été abandonné, mais ressurgit aujourd'hui sous d'autres formes.
Vous avez évoqué les voitures électriques. À titre personnel, je ne suis pas persuadée que cela soit une si bonne idée. En effet, pour calculer le bilan carbone, il faut intégrer tout le cycle de vie. Or, ces batteries sont produites en Chine, et peuvent être techniquement très différentes les unes des autres. On arrive alors à des aberrations où on interdit aux bus électriques de circuler dans les tunnels, car, en fonction de la batterie utilisée dans le véhicule, les dégâts peuvent être importants en cas d'incendie ou au contact de l'eau.
Il y a actuellement un foisonnement de solutions. Avec mes collègues Olivier Jacquin et Françoise Cartron, nous travaillons sur la mobilité de demain et l'aménagement du territoire. Cet après-midi, il y aura un débat avec l'ADEME sur les trottinettes électriques, les gyropodes et toutes ces nouvelles formes de mobilité : comment les faire cohabiter avec les modes de mobilité plus classiques ?
Vous avez également parlé du méthane. Il y a des fanatiques qui souhaiteraient la fin de la consommation de la viande. En ce qui concerne les métaux lourds, les Chinois vont dans quelques années tenir le haut du pavé, car ils sont en train de s'emparer de l'Afrique. Au final, il y a un foisonnement d'actions ici et là. Mais comment fait-on pour convaincre l'ensemble de la planète d'agir ensemble ?